Le compréhensible et très large écho qui suit les nombreuses précisions apportées hier par le Premier ministre concernant le probable début de déconfinement accroché chez nous à la date du 11 mai, conduit aujourd’hui Women e Life à vous emmener en voyage, très loin.

Ce n’est pas dans un rayon de 100 kilomètres autour de votre domicile, mais à quelque 18. 974 km de la France – distance entre Paris et Wellington – que votre webmagazine féminin indépendant ouvert sur le monde, vous entraîne.

Une échappée en Nouvelle Zélande forte de deux petites îles entourées d’une myriade de 600 îlots dans le sud-ouest de l’océan Pacifique, qui s’explique notamment pour deux raisons essentielles.

Tout d’abord, ce pays de moins de 5 millions d’habitants, aux richesses en termes de biodiversité et paysages ( volcans et glaciers) qui a servi de décor aux célèbres films de la saga « Le Seigneur des anneaux » de Peter Jackson, n’est pas épargné par la pandémie du COVID-19.

Ensuite, la Nouvelle-Zélande a pour Première ministre une jeune femme aujourd’hui âgée de 39 ans, dont les compétences et le style méritent d’être soulignés.

MAIS QUI EST DONC JACINDA ARDERN ?

Devenue cheffe du Parti travailliste néo-zélandais et de l’opposition, Jacinda Ardern a acquis une réputation de politicienne «rock star».

A la lecture de ce qui suit, on comprend mieux pourquoi cette jeune femme est devenue Première ministre le 26 octobre 2017, à l’âge de 37 ans.

Dans un monde où existe encore des plafonds en verre et où de nombreux pays continuent d’avoir des lois, des politiques et des pratiques discriminatoires à l’égard des femmes, le message de la Nouvelle-Zélande est un message d’espoir qui démontre que les femmes peuvent franchir toutes les barrières à leur manière comme l’a fait Ardern.

Connue pour être, dans l’ensemble, un pays socialement progressiste, les femmes ont toujours occupé en Nouvelle-Zélande des postes importants dans les sphères publique et privée, y compris en qualité de Première ministre, Jacinda Ardem étant la troisième à occuper ce poste.

Il est également intéressant de noter que la Nouvelle-Zélande a été, Il y a 125 ans, le premier pays où les femmes ont obtenu le droit de vote.

GESTION DE LA CRISE SANITAIRE

Compte tenu de sa population mais aussi de la taille de la Nouvelle-Zélande, on ne peut comparer la situation provoquée par la crise sanitaire inédite que traverse ce pays à celle que connaissent d’autres pays comme l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni ou encore les Etats-Unis.

Selon les dernières données du Johns Hopkins Coronavirus Resource Center, ce pays a enregistré moins de 1 500 cas de Covid-19 et seulement 19 décès lundi dernier.

Cependant, bien que la méthode utilisée pour lutter contre cette pandémie par la Nouvelle-Zélande semble avoir réussi, Mme Ardern a tenu a préciser que des restrictions de distanciation sociale s’appliqueraient toujours.

Néanmoins, décision a été prise d’assouplir petit à petit les mesures contraignantes prises pour lutter contre la propagation du coronavirus après le constat d’un arrêt de la transmission communautaire de Covid-19.

En déclarant que son pays avait jusqu’à présent réussi à éviter le pire de la pandémie en adoptant son approche «aller dur et y aller tôt» pour lutter contre le virus, Jacinda Ardern a mis en garde contre tout relâchement dans les prochains jours.

Son gouvernement a néanmoins décidé d’autoriser une réouverture partielle de l’économie après plusieurs nouveaux cas déclarés ces derniers jours, mais seulement cinq signalés lundi.

«Il n’y a pas de transmission communautaire non détectée à grande échelle en Nouvelle-Zélande. Nous avons gagné cette bataille. Mais nous devons rester vigilants si nous voulons que cela continue », a déclaré la Première ministre.

La stratégie néo-zélandaise contre le coronavirus a été conçue pour prévenir une épidémie majeure en introduisant rapidement des mesures strictes pour maintenir le nombre de cas à un niveau bas, D’où la fermeture dés le 25 mars, des écoles, des lieux de travail non essentiels et l’interdiction des rassemblements en lieux fermés.

Bien qu’une amélioration en termes de nouveaux cas détectés soit enregistrée , mais la menace restant présente, Jacinda Ardern a pris la décision d’assouplir les mesures de confinement.

Depuis lundi, certaines entreprises telles que les entreprises de construction ont été autorisées à rouvrir, tandis que le public a été invité à s’en tenir à une petite sphère d’amis proches ou à sa famille tout en respectant une distance physique de 2 mètres.

Les rassemblements de masse et les centres commerciaux resteront fermés pour l’instant, et la plupart des enfants ne reprendront pas les chemins de l’école jusqu’à nouvel ordre.

La frontière du pays restera également fermée.

UN STYLE ET UNE METHODE BIEN A ELLE

Jacinda Ardern, Première ministre néo-zélandaise, a tracé sa propre voie.

Son mode de gouvernance se fonde sur l’empathie à un moment de crise où d’aucuns seraient tentés de se débrouiller tout seuls.
Ses messages sont clairs, cohérents, et tout à la fois posés et apaisants. Sa démarche qui ne se contente pas d’émettre un profond écho affectif auprès de la population, s’avère remarquablement efficace.

De plus, elle bénéficie auprès de ses compatriotes d’un véritable capital confiance.

Les Néo-Zélandais sentent qu’Ardern “ne leur fait pas la morale, mais qu’elle est réellement à leurs côtés”, explique Helen Clark, qui occupa son fauteuil entre 1999 et 2008.

Diplômée en communication, ses qualités de “communicante”, sont unanimement reconnues.
Ses séances de questions-réponses en direct sur Facebook, qu’elle parvient à rendre aussi décontractées qu’informatives, remportent un vif succès.

Maman d’une petite fille, et partageant sa vie avec son compagnon, la jeune Première ministre avait annoncé son plan de confinement, devant sa caméra dans un sweat-shirt froissé expliquant qu’elle venait de mettre sa fille au lit.

Consciente des inquiétudes suscitées par le retentissement de la sirène qui a précédé l’alerte d’urgence que tous les Néo-Zélandais ont reçue sur leur téléphone portable pour les informer, en substance, que la vie telle qu’ils la connaissaient était provisoirement en suspens, elle est restée à la fois zen et combative.

Elle s’est montrée rassurante sans ne rien cacher du rôle primordial des mesures contraignantes prises pour conjurer la propagation du coronavirus.

A la lecture de tout cela, on se dit à juste titre que Jacinda Ardern incarne bien une tout autre méthode, un tout autre style que ce qu’il nous est donné de voir notamment en France.

Au-dela de la découverte d’une personnalité digne d’intérêt, de quoi donner une envie de voyage et de découverte vers d’autres horizons, dés que le COVID-19 ne sera plus qu’un lointain mauvais souvenir.