Meredith Kopit Levien devient aujourd’hui à 49 ans la plus jeune PDG du New York Times, Janet Robinson ayant occupé ce poste de 2004 à 2011.

En succédant à Mark Thompson qui officiait depuis 2012 à la tête de la compagnie, de vrais changements se dessinent.

A.G. Sulzberger, l’éditeur et membre du conseil d’administration, a d’ailleurs qualifié Meredith Kopit Levien de «leader brillante et novatrice».

Qu’il s’agisse de promouvoir un journalisme indépendant, original et de qualité, ou encore de soutenir la montée en puissance du New York Times sous forme numérique, Meredith Kopit Levien dispose d’une solide expérience dont Women e Life s’était fait l’écho en juillet lors de sa nomination votée à l’unanimité par le conseil d’administration.

Elle a souligné que le NY Times continuerait d’investir massivement dans son journalisme, ajoutant qu’elle était également favorable à l’ajout de jeux numériques et d’autres contenus non liés à l’actualité. En plus de sa principale offre d’informations, force est de constater que ce quotidien a attiré de nouveaux abonnés avec une application de mots croisés et des rubriques de cuisine.

«Nous avons de très grandes ambitions pour le New York Times, et nous avons de grandes ambitions pour le journalisme indépendant, plus généralement», a-t-elle déclaré.

Il est vrai que le NY Times s’est mieux comporté que de nombreux autres organes de presse depuis que les lecteurs ont commencé à montrer une préférence pour la diffusion de leurs informations sur les écrans plutôt que sous la forme papier.

Aux Etats-Unis, les éditeurs de journaux, dont beaucoup appartiennent désormais à des fonds spéculatifs, ont réduit leur personnel et leurs ressources ces dernières années. Environ la moitié de tous les emplois dans les journaux ont été supprimés de 2004 à 2019.

Entrée au New York Times en 2013, en tant que responsable de la publicité, Meredith Kopit Levien est très vite devenue numéro 2 de la partie financière et administrative du quotidien en 2017. Déterminée, elle a parfois témoigné quelques désaccords sur le plan stratégique avec son prédécesseur Mark Thompson.

Alors que Le NY Times a récemment dépassé les six millions de lecteurs payants, ce qui le place à plus de la moitié de son objectif ambitieux de toucher 10 millions d’abonnés d’ici 2025, Méredith estime le potentiel d’abonnés supplémentaires à quelque 100 millions de personnes.

Démonstration que sa stratégie est payante, les recettes du numérique ont pour la première fois dépassé au mois d’août celles du journal papier sur un trimestre, donnant au New York Times la possibilité de faire face à la baisse des revenus publicitaires engendrée par la crise sanitaire notamment.

En tant que directrice générale, Meredith Kopit Levien, avait déjà eu l’occasion de préciser qu’elle continuerait à développer la stratégie de la société par abonnement. Un plan qui a aidé le NY Times à surmonter un ralentissement de la publicité tout en améliorant sa fortune financière.

Avec environ 687 millions de dollars en trésorerie disponible, The Times Company présente un très bon bilan. Et la nouvelle PDG n’exclut pas des acquisitions dans les temps à venir.

Un journalisme d’investigation profondément documenté, indépendant, original et de qualité, trouve toujours son public.

NB: Dans le même registre journalistique, Women eLife vous conseille la chronique du 13 novembre 2019 relative à Roula Khafa née à Beyrouth, au Liban, qui a été nommée rédactrice en chef du Financial Times.