Demi Moore, actrice, productrice et réalisatrice américaine, se s’est pas rendue physiquement à la 77e édition du festival international du film de La Mostra de Venise 2020, qui se tient jusqu’au 12 septembre 2020 au milieu des gondoles.

A l’instar des autres stars américaines, elle a eu recours à une apparition en visioconférence pour cause de crise sanitaire liée à la pandémie COVID-19, ce qui n’est d’ailleurs pas vraiment fait pour lui déplaire. Elle a horreur des paparazzis et demande toujours de connaître les questions avant toute interview !
Lors de sa 46e édition, le festival du cinéma américain de Deauville n’aura pas davantage la chance d’accueillir cette formidable actrice.

Pourtant, en incarnant le rôle de Linda, la mère de John « le sauvage » obligée de vivre en marge de la société » dans l’adaptation du « Meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, mais aussi en produisant et jouant dans ce qu’elle espère devenir une série télévisée, le regard que porte aujourd’hui Demi Moore sur l’industrie cinématographique est symptomatique.

Elle estime cette dernière beaucoup moins discriminatoire concernant les races, le sexe et l’âge que lorsqu’elle a débuté sa carrière en 1981 dans «Choices», un film à petit budget dans lequel elle jouait un rôle secondaire mineur, ou encore avant qu’elle n’obtienne son premier rôle majeur dans ‘Parasite’ réalisé par Charles Band, en 1985.

Il est donc compréhensible que son projet de série témoigne de cette ouverture d’esprit, puisqu’il a trait à la fantaisie sexuelle féminine et relate l’histoire d’une femme qui échappe à sa vie soigneusement organisée et à son mariage déliquescent en gérant un site Web érotique où les femmes partagent leurs fantasmes secrets.

Shana Feste, la scénariste-réalisatrice, avait envisagé d’en faire un film, avant que l’idée consistant à adopter une forme de podcast ne soit finalement retenue.
« Parler de la sexualité féminine et du fantasme sexuel féminin à travers le regard féminin, m’intriguait vraiment », déclare Moore.
« C’est une chose intéressante, car une série télévisée que l’on peut télécharger depuis internet sur un smartphone ou tablette permet d’explorer quelque chose à moindres coûts tout en ayant la possibilité de voir s’il y a un public pour cela. »

A 57 ans, sa fortune personnelle estimée à 150 millions de dollars, ne doit rien au hasard.
Elle est le fruit d’un indéniable travail et d’un talent d’actrice qui en dépit d’une vie personnelle particulièrement tumultueuse, témoigne d’une authentique résilience.

Bien entendu, on pourrait faire référence à son rôle dans « Proposition indécente » (1993), où un riche inconnu incarné par Robert Redford offre à un couple marié appauvri un million de dollars si la femme (jouée par Moore) couche avec lui.
Mais Demi a aujourd’hui bien conscience que Post-Weinstein et #MeToo, cette histoire ne pourrait pas rencontrer auprès du public l’accueil très enthousiaste favorable qui lui a valu de remporter à l’époque un franc succès.

En réalité, Demi Moore est beaucoup plus qu’une actrice.
Il suffit pour s’en convaincre de prendre connaissance des révélations qu’elle livre sans ambages dans ses mémoires publiés l’année dernière sous le titre : « Inside Out ».

Sous l’éclairage saisissant d’une vie aussi chaotique que bouleversante, qu’il s’agisse de son enfance et adolescence, de sa carrière d’actrice faite de lumières et d’ombres, de ses relations amoureuses aux mariages et divorces à rebondissements, mais aussi et surtout de sa consommation destructrice de drogue et d’alcool, Demi Moore ne cache rien.
En 1985, alors qu’elle était sur le point de commencer à travailler sur le film «St. Elmo’s Fire » de Joel Schumacher, décédé en juin, elle sait devoir beaucoup.

En la mettant avec les producteurs en cure de désintoxication un peu plus de deux semaines avant le début du tournage, ce dernier lui a sauvé la vie jusqu’à ce qu’elle replonge en 2012.
Elle sait néanmoins qu’il s’est agi d’un tournant clé dans sa vie et sa carrière et souligne : « À ce jour, je vois cela comme une version de l’intervention divine».

Depuis quelques temps ça va mieux. Après avoir passé la période de confinement avec Bruce Willis, son premier mari avec lequel elle a eu trois filles, la star hollywoodienne peut désormais compter sur l’amour sans borne de sa compagne, la styliste Masha Mandzuka. Il est pas poignant le film de sa vie ?

More than Moore is Demi Moore !