Face à une crise sanitaire aux lourdes conséquences économiques et sociales notamment en Europe, le projet d’Union de la santé présenté par Stélla Kyriakídou, commissaire européenne à la Santé, est de bon augure.
Surtout lorsqu’on constate la vulnérabilité de certains Etats membres, mais aussi les effets délétères qu’ont eu lors de la première vague pandémique des mesures nationales non coordonnées.
Bien que les 27 pays membres ne se trouvent pas confrontés au même bilan en termes de cas diagnostiqués, d’hospitalisations, réanimations comme de décès, les dégâts causés par le coronavirus SARS-CoV-2, confirment l’impérieuse nécessité pour l’Europe de se doter des moyens d’agir harmonieusement.
Compte tenu de l’urgence sanitaire et dans l’attente de vaccins, Stélla Kyriakídou a déclaré le 11 novembre dernier lors d’une conférence de presse : » Nous devons rapidement déployer les réponses les plus avancées, médicales ou autres, nous devons connaître les innovations bio-médicales pertinentes, nous devons avoir les capacités de développer et stocker les composants essentiels »
Toutefois, la salutaire création de la Health Emergency Response Authority (HERA) ne devrait se traduire par un projet formel qu’en 2021, et son caractère opérationnel visant à renforcer et coordonner les compétences de structures santé déjà existantes* n’intervenir qu’en 2023.
Néanmoins, cette initiative ne peut être que bénéfique pour les 447,7 millions d’habitants de l’Union européenne.
En investissant 9,4 milliards d’euros, ce qui en fait le plus vaste programme de santé jamais mis en place sur le plan financier, l’Union européenne pour la Santé (HERA) fournira des fonds aux pays membres, mais aussi aux organisations sanitaires et aux ONG.
La nouvelle autorité de santé européenne doit également encourager des partenariats public-privés avec l’industrie pharmaceutique et les organismes de recherche et favoriser l’investissement dans des produits innovants de la part des industriels européens, afin d’éviter le recours à des produits importés.
Psychologue et femme politique chypriote, membre du Rassemblement démocrate et présidente de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe entre 2017 et 2018, Stella Kyriakídou, 64 ans, mesure à quel point la crise sanitaire actuelle impose de coordonner des actions à l’échelle de l’Europe pour être mesure de faire face à la COVID-19 mais aussi aux prochaines pandémies.
Quoi qu’il en soit, le 11 novembre, la Commission européenne s’est engagée à acheter 200 millions de doses du vaccin développé par Pfizer et BioNTech, avec une option pour 100 millions de doses supplémentaires.
Après avoir travaillé au ministère de la Santé chypriote entre 1976 et 2006 dans le département de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, cette femme médecin s’est de plus impliquée dans différentes structures sur la lutte contre le cancer du sein au niveau européen qui ont fait leurs preuves.
A une époque où des maladies infectieuses peuvent apparaître à tout moment, et alors que chacun à conscience de la nécessité d’être mieux préparés à une autre pandémie ou urgence sanitaire, l’initiative prise par Stélla Kyriakídou permettra vraisemblablement de mieux anticiper les risques sanitaires en dotant l’Europe des moyens indispensables pour y faire face.
* l’Agence européenne des médicaments (EMA)
Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC).