Women e Life dont l’ouverture sur le monde n’a pu vous échapper au fil des chroniques mises en ligne, vous entraîne aujourd’hui au Pakistan sur fond de légitimes aspirations et revendications féministes.
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, il nous a semblé opportun de faire référence à la journée de mobilisation et de sensibilisation contre les violences sexistes et sexuelles organisée samedi 21 novembre, par le mouvement #NousToutes. L’opération « Carré Violet » invite en effet citoyennes et citoyens au partage de l’un des 10 visuels destinés à rappeler que chaque année, en France, 1,2 million de femmes sont victimes d’injures sexistes et 94 000 sont victimes de viol ou de tentative de viol.
Cette information n’est pas sans lien avec ce qui suit en dépit de la distance qui nous sépare du Pakistan.
Censurée lors de première diffusion en raison du tollé qu’elle a provoqué au sein de la société pakistanaise sous l’emprise d’un patriarcat dominant avant d’être finalement autorisée en octobre dernier, la série web dramatique pakistanaise exclusive ZEE5 2020 et Zindagi Original intitulée « Churail », autrement dit sorcière, dénonce la situation qu’ont à subir les femmes dans ce pays. Précisons que ce film a été réalisé par Asim Abbasi, un réalisateur, scénariste et producteur anglo-pakistanais.
Filmé à Karachi mais diffusé par un service de streaming basé en Inde , « Churails », ou « Witches » en anglais, raconte l’histoire de quatre femmes en quête d’indépendance et de reconnaissance qui ouvrent une agence de détectives clandestine sous le couvert d’un magasin de vente au détail de burka appelé « Halal Designs ». Objectif : attraper et dénoncer les maris infidèles.
Sara interprétée par Sarwat Gilani (photo), est une avocate qui a abandonné sa carrière pour devenir la « femme parfaite » . Découvrant que son mari la trompe, elle rencontre trois femmes bien décidées à prendre les maris infidèles en flagrant délit. Jugnu (Yasra Rizvi), est une organisatrice de mariage, Zubaida (Mehar Bano), une boxeuse à la recherche de l’indépendance et d’amour, et Batool (Nimra Bucha), une ancienne détenue qui a été condamnée à vingt ans de prison pour meurtre.
On ne peut être surpris qu’au Pakistan, une telle série se soit heurtée aux règles de censure strictes qui interdisent dans ce pays conservateur la diffusion de ce genre d’émissions à la télévision.
Comme le précise Sarwat Gilani : « Dans notre société, une femme est censée rester à la maison. Elle n’est pas censée parler beaucoup. Elle n’est pas censée avoir une opinion. Si elle a une opinion, c’est une « Churail », une sorcière. » Ce surnom donné aux femmes qui aspirent à la liberté et à la reconnaissance de leurs droits est le devenu le titre du film. Et désormais, l’actrice précise: » Ce titre nous le portons sur la tête, comme une couronne » avant d’affirmer : « Allons au-delà du titre ». Et parlons des vraies questions ».
Sachez qu’il vous est possible de retrouver cette série « Churail » sur internet et les réseaux sociaux.
Histoire de vous mettre dans l’ambiance, jetez plutôt un regard sur la bande-annonce. Vous allez aimer !