En dépit du masque, le visage angoissé de Nancy Pelosi, démocrate et présidente de la Chambre des Etats-Unis, reflète l’extrême climat de tension qu’a généré mercredi dernier l’assaut inédit du Capitole à Washington DC par des Trumpistes et autres extrémistes du genre « black blocks » made in USA.
Il n’en fallait pas plus pour que la presse chinoise fasse partager à ses lecteurs cet événement séditieux, qui lui fournit l’occasion de se gausser d’une rivale première puissance économique mondiale qui prétend pouvoir donner des leçons de démocratie.
Mais revenons sur l’une des raisons qui explique l’angoisse manifestée par Nancy Pelosi, à J-10 de l’investiture de Joe Biden dont l’élection en qualité de 46eme président des Etats-Unis a été dûment confirmée.
Elle a en effet déclaré vendredi qu’elle avait pris des précautions pour empêcher Donald Trump, un président « fou,déséquilibré », d’accéder aux codes de lancement nucléaire dans les derniers jours de son mandat.
Bien que Donald Trump ait souvent dépassé les bornes, notamment en prenant à la légère la pandémie de COVID-19, mais surtout dernièrement en lançant un appel à ses partisans pour qu’ils prennent d’assaut le Capitole, l’inquiétude que manifeste Nancy Pelosi apparaît outrancière et unconfirmed.
Certes, Donald Trump a été très imprévisible durant ses quatre années de mandat.
Manipulateur dans tous les domaines à coup de tweets , force est de reconnaître qu’en appuyant sur les touches de son smartphone, il a provoqué bien des tumultes en politique intérieure comme étrangère.
Désormais privé de l’utilisation des réseaux sociaux qu’il affectionnait tant, doit-il pour autant être considéré à ce point dangereux ?
Ce qui est certain, c’est qu’il est fou de rage de ne pas avoir été réélu.
Obnubilé par le pouvoir, en menant une intense campagne d’accusation de fraudes concernant les votes, Donald Trump s’est montré très mauvais perdant face à Joe Biden.
D’autant que les graves allégations portées en fin de parcours tout comme les démarches entreprises pour contester juridiquement les conditions dans lesquelles s’est déroulée cette élection, s’avèrent infondées après moultes recomptages de voix et autres vérifications des systèmes de votes par correspondance.
Néanmoins, la presse chinoise rapporte que « Le président américain Donald Trump aurait déclaré à un responsable électoral géorgien qu’il serait un héros national si des preuves de fraude électorale étaient trouvées »
Quoi qu’il en soit, on ne peut nier que ces élections mettent en évidence des Etats-Unis divisés.
Les violences auxquelles il a été possible d’assister lors de l’assaut du Capitole, soulèvent les questions relatives à ce qui fait l’honneur de la première démocratie, ainsi qu’ aux risques que peut présenter dans les temps à venir un profond clivage entre électorat pro-Trump et électorat pro-Biden-Harris.
Mais de là à imaginer comme le laisse entendre Nancy Pelosi que Donald Trump puisse appuyer sur le bouton de l’arme nucléaire durant les jours qui lui restent, il y a une limite qu’on ne peut raisonnablement franchir.
D’ailleurs, si les présidents américains ont accès aux codes nécessaires pour tirer des armes nucléaires 24 heures sur 24, aucun haut responsable militaire ou de la sécurité nationale n’a exprimé publiquement de préoccupation concernant l’état mental de Trump en ce qui concerne les armes nucléaires.
L’angoisse affichée par Nancy Pelosi n’est pas sans rappeler le livre « Ces malades qui nous gouvernent », écrit par le journaliste Pierre Accoce et le médecin Pierre Rentchnick, paru en 1976.
Ces derniers révélaient, que des figures politiques marquantes du XXe siècle (dont Roosevelt, Kennedy, Staline, Reagan) ont exercé le pouvoir alors qu’elles étaient gravement malades.
Il y eu aussi le livre-choc de Claude Gubler, médecin, qui dévoilait dans « Le grand secret », publié en 1996, quelques jours après la mort du président François Mitterrand, la vérité concernant son état de santé. Ce dernier a effectivement caché la vérité pendant plus de 10 ans, au cours desquels son médecin a publié des bulletins de santé mensongers.
De quoi exiger qu’un bilan de santé des chefs d’Etat et de gouvernement soit systématiquement publié et authentifié par des experts indépendants chaque année.
Une démarche qu’ Emmanuel Macron n’a pour sa part pas jugé utile.
Il est vrai qu’à 41 ans, on est dans la force de l’âge. En parfaite santé, on a l‘avenir devant soi, même si on est pas à l’instar de tous les humains, immunisé contre le COVID-19.
Remarquez, Goerges Pompidou qui succéda à Charles de Gaulle à la présidence de la République et décéda deux ans avant la fin de son mandat, souffrait selon ses proches d’une grippe.
Alors qu’on fait vivre dans l’angoisse le monde entier sur fond de crise sanitaire, que voudrait-on faire croire pour créer davantage d’inquiétudes. Connaît-on l’état de santé de Xi Jin Ping, Vladimir Poutine, Angela Merkel, Kim Jung Un, Boris Johnson… ?
L’impeachment n’ayant aucune chance d’aboutir avant le 21 janvier, soyez aimable : lâchez Donald Trump.
De toutes façons, il sera absent lors de la cérémonie de transition des pouvoirs, et remplacé par Mike Pence, vice-président.
Alors direz-vous où sera t’il ? Vraisemblablement sur le green.