Mercredi à Washington DC, alors que les discours de Joe Biden, élu 46e président des Etats-Unis, et de Kamala Harris, Vice-Présidente, ont fait renaître l’espoir, le poème d’Amanda Gorman a apporté la lumière.
Lors de la cérémonie d’investiture, l’intervention de cette jeune princesse de la poésie depuis le balcon du Capitole face aux drapeaux plantés sur le National Mall a fortement et légitimement ému bien au-delà de l’Amérique.
Dans le sillage de Robert Frost (1961), Maya Angelou (1993), Miller Williams (1997), Elizabeth Alexander (2009) et Richard Blanco (2013), elle est la plus jeune poétesse à avoir pris la parole lors d’une investiture présidentielle.
Quatre présidents, tous démocrates, ont sollicité un poète pour l’écriture et la déclamation d’un texte à l’occasion de leur investiture : John F. Kennedy, Bill Clinton, Barack Obama et Joe Biden.
C’est Jill Biden, épouse de Joe Biden, qui a soufflé le nom d’Amanda Gorman.
Et le fait est que choisie pour composer et réciter son poème sur l’unité nationale, cette poétesse de 22 ans, s’est inscrite en étoile éclairante au-dessus des Etats-Unis.
Intitulé : » « The Hill We Climb », le poème qui fait notamment référence à l’attaque du Capitole du 6 janvier 2021, alors que les résultats de l’élection présidentielle étaient sur le point d’être validés, se devait d’être porté à votre connaissance.
Ce dernier témoigne de l’indispensable union de tous les Américains invités à relever les innombrables défis auxquels hommes et femmes de ce grand pays ont à faire face pour assurer, justice, paix et prospérité partagée afin d’offrir en pleine lumière une démocratie porteuse d’avenir. Women e Life ose vous en proposer une traduction* qui ne peut prétendre à la perfection, mais reflète néanmoins le message que la jeune poétesse Amanda Gorman a adressé à l’Amérique, mais aussi au monde.
Monsieur le Président, Dr Biden, Madame la Vice-présidente, Monsieur Emhoff, les Américains et le monde, le jour venu, nous nous demandons où trouver la lumière dans cette nuance sans fin? La perte que nous portons en tant que telle, nous devons la patauger. Nous avons bravé le ventre de la bête. Nous avons appris que le calme n’est pas toujours la paix. Dans les normes et les notions de ce qui est juste n’est pas toujours justice. Et pourtant, l’aube est à nous avant que nous ne le sachions. D’une manière ou d’une autre, nous le faisons. D’une manière ou d’une autre, nous avons survécu et été témoins d’une nation qui n’est pas brisée, mais simplement inachevée. Nous, successeurs d’un pays et d’une époque où une fille noire maigre descendant d’esclaves et élevée par une mère célibataire, pouvons rêver de devenir présidente pour se retrouver à réciter pour une seule.
Et oui, nous sommes loin d’être polis, loin d’être parfaits, mais cela ne veut pas dire que nous nous efforçons de former une union parfaite. Nous nous efforçons de forger notre union avec un but. Pour composer un pays engagé à toutes les cultures, couleurs, caractères et conditions de l’homme. Et ainsi nous levons le regard non pas sur ce qui se tient entre nous, mais sur ce qui se tient devant nous. Nous comblons le fossé parce que nous savons que pour mettre notre avenir en premier, nous devons d’abord mettre nos différences de côté. Nous déposons nos armes afin de pouvoir tendre nos bras les uns aux autres. Nous ne cherchons le mal à personne et l’harmonie pour tous. Que le globe, à tout le moins, dise que c’est vrai. Que même en pleurant, nous avons grandi. Même si nous souffrions, nous l’espérions. Que même lorsque nous étions fatigués, nous avons essayé que ce sera à jamais lié victorieux. Non pas parce que nous ne connaîtrons plus jamais la défaite, mais parce que nous ne semerons plus jamais la division.
L’Écriture nous dit d’envisager que chacun s’assiéra sous sa propre vigne et son figuier et que personne ne leur fera peur. Si nous voulons vivre à la hauteur de son temps, alors la victoire ne résidera pas dans la lame, mais dans tous les ponts que nous avons construits. Telle est la promesse de clairière, la colline que nous gravissons si seulement nous osons. C’est parce qu’être américain est plus qu’une fierté dont nous héritons. C’est le passé dans lequel nous entrons et comment nous le réparons. Nous avons vu une forêt qui briserait notre nation plutôt que de la partager. Détruirait notre pays si cela signifiait retarder la démocratie. Cet effort a presque réussi.
Mais si la démocratie peut être périodiquement retardée, elle ne peut jamais être vaincue définitivement. Dans cette vérité, dans cette foi, nous avons confiance car tant que nous avons les yeux sur l’avenir, l’histoire a les yeux sur nous. C’est l’ère de la juste rédemption. Nous le craignions dès sa création. Nous ne nous sentions pas prêts à être les héritiers d’une heure aussi terrifiante, mais en elle, nous avons trouvé le pouvoir d’écrire un nouveau chapitre, de nous offrir de l’espoir et du rire, alors qu’une fois que nous nous sommes demandés, comment pourrions-nous vaincre la catastrophe? Maintenant, nous affirmons, comment la catastrophe pourrait-elle l’emporter sur nous?
Laissons donc derrière nous un pays meilleur que celui qui nous reste. Chaque souffle de ma poitrine martelée de bronze nous élèverons ce monde blessé en un monde merveilleux. Nous nous élèverons des collines aux branches d’or de l’Ouest. Nous sortirons du nord-est balayé par le vent où nos ancêtres ont réalisé la première révolution. Nous nous élèverons des villes Lake Rim des États du Midwest. Nous nous lèverons du sud ensoleillé. Nous reconstruirons, nous réconcilierons et nous rétablirons dans chaque recoin connu de notre nation, dans chaque coin appelé notre pays, notre peuple diversifié et beau en ressortira battu et beau. Le jour venu, nous sortons de l’ombre enflammée et sans peur. La nouvelle aube fleurit alors que nous la libérons. Car il y a toujours de la lumière. Si seulement nous sommes assez courageux pour le voir. Si seulement nous sommes assez courageux pour l’être.