L’acronyme NEET utilisé dans l’une des dernières études de l’Insee peut surprendre.
Pourtant, l’utilisation de ce dernier n’est ni la conséquence d’une faute de frappe ni d’un bug informatique.
NEET signifie en anglais : neither in employment nor in education or training. Autrement dit, il s’agit des personnes jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation.
Bien qu’à tout âge, la part de NEET demeure plus élevée en France que dans la moyenne européenne, l’étude de l’Insee montre qu’en 2019, la part des NEET au sein des 15-29 ans était déjà Iégérement plus élevée en France (12,9 %) que dans I‘ensembIe de l’Union européenne (UE) à 28 (12,5 %).
En France, si les jeunes sont moins souvent en emploi et davantage en formation, ils sont globalement un peu plus souvent au chômage, les parts de NEET les plus élevées se situant en ltalie (22,2 %) et en Gréce (17,7 %), alors qu’au Pays-Bas, en Suéde et au Luxembourg elles ne sont que d’environ 6%.
En 2019, en France hors Mayotte, environ 1,5 million de jeunes âgés de 15 a 29 ans étaient dans ce cas, la proportion atteignant prés d’un jeune sur cinq dans la tranche des 25 â 29 ans.
Quant aux jeunes qui ne sont pas NEET, l’Insee indique que 51 % sont en emploi, 43 % sont sans emploi mais poursuivent leurs études initiates et que 6 % ont repris des études ou suivent d’autres formes de formation.
Premier constat, les femmes sont globalement moins souvent NEET que les hommes du moins jusqu’à 21 ans, parce que plus fréquemment scolarisées.
En revanche, à partir de 22 ans, la tendance s’inverse car les femmes sont plus souvent inactives, notamment en raison de la naissance d’un enfant.
En moyenne entre 2015 et 2019, parmi les NEET, près de deux femmes sur trois entre 25 et 29 ans sont mères, soit deux fois plus que parmi celles en emploi, en études ou en formation.
L’écart de la part de NEET entre femmes et hommes est particuliérement élevé dans les pays d’Europe de l’Est (Pologne, République tchéque, Slovaquie, Roumanie, Hongrie).
Force est de constater qu’avec la crise sanitaire, la part globale de NEET en France métropolitaine a augmenté de 1,1 point en 2020 par rapport à l’année précédente.
Elle atteint 13,5 % de I’ensembIe des jeunes de 15 a 29 ans, qui sont moins en emploi et, dans de moindres proportions, moins en formation non formelle que I’année précédente.
S’ils partagent Ie fait de ne pas étre en emploi, leur position sur Ie marché du travail peut étre variée : parmi eux, 47 % sont au chômage au sens du bureau international du travail (BIT), 20 % sont inactifs et souhaitent travailler mais ne remplissent pas les critéres de disponibilité ou de recherche d’empIoi pour être considérés comme chômeurs et appartiennent donc au halo autour du chomage. 33 % sont inactifs et déclarent ne pas souhaiter travailler, pour des raisons diverses (s’occuper d‘enfants, problémes de santé, etc.)
La hausse constatée en moyenne sur I’année tient surtout a un bond sur Ie deuxiéme trimestre, pendant Ie premier confinement, alors que I‘augmentation sur un an au quatriéme trimestre a été limitée à 0,6 point. Quant a I’écart de fréquence entre femmes et hommes, il est resté selon l’Insee le même qu’en 2019.
Plus d’un an après le début de la crise sanitaire, la situation sur le marché du travail demeure instable.
Il suffit pour s’en convaincre de consulter les derniers chiffres du service statistique du ministère du Travail (Dares).
Avec une augmentation de 0,6% – soit 23.000 personnes supplémentaires – le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A de Pôle emploi repart à la hausse en février.
Une hausse inquiétante qui concerne toutes les tranches d’âge (jeunes, médians et séniors) en dépit d’une amélioration de 0,9% en janvier qui représente 34.600 personnes en moins.
Il convient de retenir que relativement stable entre 2003 et 2008, la part de NEET en France métropolitaine avait déjà fortement augmenté entre 2008 et 2009 passant de 13 % a 15 % chez les jeunes de 25 a 29 ans en raison de la grave crise économique. La part de NEET avait alors davantage augmenté chez les jeunes hommes (+2,9 points) que chez les jeunes femmes (+1,3 point), réduisant ainsi l’écart entre les deux sexes.
Depuis 2015, la situation des jeunes sur Ie marché du travail, s’était améliorée, la part de NEET ayant enregistré un recul régulier.
La crise sanitaire liée au SARS-CoV-2 et aux variants qui s’éternise, et génère entre autres une augmentation de NEET de 1,1 point en 2020 par rapport a 2019 pour toucher 13,5 % de I’ensemble des jeunes de 15 a 29 ans se doit tout NET d’être combattue à l’échelle nationale et mondiale.