Alors que Women e Life goûtait, la semaine dernière, un paisible congé accordé, une information est venue bousculer notre quiétude retrouvée.
Vous qui doutiez du charme discret de la courtoisie, la décision prise par Marlène Schiappa, ministre de la Citoyenneté, se veut rassurante.
Tout se résume en un acronyme visant à vous garantir votre légitime besoin de sécurité.
Baptise « QSR », ce dernier n’a bien entendu rien à voir avec le « QHS », signifiant Quartier de Haute Sécurité, réservé aux prisonniers présumés ou reconnus comme dangereux ou présentant un fort risque d’évasion, qui n’a sa place qu’en milieu carcéral.
Le « QSR » c’est tout autre chose. Il s’agit de Quartiers Sans Relous. Pour les villes et cités, on ira peut-être jusqu’à « VSR » ou CSR ».
Quoi qu’il soit, vous qui cherchiez où vivre paisiblement, un baromètre annuel du harcèlement de rue avec déploiement de brigades sans uniformes dans certaines zones doit désormais vous assurer une protection sans pareil.
En s’essayant au style « djeuns », et influencée par les réseaux sociaux prisés qu’affectionne une génération accro aux NTIC, force est de constater que la politique fait preuve d’audace langagière.
Mais pourquoi avoir choisi « relous », un terme tout droit sortie du verlan ?
Comme le faisait remarquer ce matin une chroniqueuse sur France culture : « Qui a eu cette idée chelou ? »
Qu’on cherche à lutter contre les comportements inacceptables de certains hommes qui tendent à se répandre et nuisent à la tranquillité des femmes se justifie pleinement.
Encore faut-il faire le distinguo entre des hommes lourds et dépourvus de finesses et ceux qui se livrent à de véritables agressions voire violences sexuelles.
Pour bénéficier de quartiers garantis sans harcèlements, vous faudra t’il désormais choisir des lieux de vie frappés du sigle « QSR » ?
Les prix du mètre carré des logements de ces secteurs surveillés et protégés se trouveront-ils du même coup majorés ?
Investisseurs, après vous être inquiétés notamment du label haute isolation et performances énergétiques, de l’absence de plomb, d’amiante… allez-vous devoir vous orienter vers des placements immobiliers frappés du sigle « QSR »?
Remarquez, nous nous demandions ce qui pouvait arriver de mieux en attendant le retour à la liberté et l’entrée en post-confinement.
Histoire de vous montrer que les agressions de femmes ne se limitent pas à certains quartiers de nos villes, le livre publié aux édition Payot intitulé « Le souffle des Andes » écrit par Linda Bortoletto, invitée la semaine dernière de l’émission 28′ sur Arte, donne une tout autre dimension au problème. Elle y raconte en effet le « périple de résilience » qu’elle a entrepris à la suite d’une agression sexuelle subie lors d’un voyage en Turquie. L’exploratrice nous plonge au cœur du Greater Patagonian Trail, trek le plus difficile du monde.
CQFD !
