Il est des horloges qui parlent.
Et en ce mois de mai, il fallait au musée du Louvre deux bonnes étoiles.
Mis à mal à l’instar de l’ensemble des lieux culturels par une pandémie qui a interdit la présence physique de visiteurs français et étrangers, tout en conservant des fenêtres ouvertes grâce aux visites et expositions virtuelles, la fréquentation du Louvre qui avait dépassé les 10 millions de visiteurs en 2018, pour n’atteindre que 2,7 millions en 2020, va pouvoir ouvrir petit à petit un nouveau chapitre de son histoire.
Il ne manquait plus que la nomination par le président de la République de Laurence des Cars qui sera la première femme à prendre la tête du plus grand musée du monde.
Le fruit d’un joli parcours pour cette femme de 54 ans qui comptait déjà à son actif la direction du Musée de l’Orangerie en 2014, puis celle du Musée d’Orsay en 2017. De plus, en qualité de directrice scientifique de l’Agence France Museum, elle avait été chargée du développement du Louvre Abu Dhabi de 2007 à 2014.
Fille du journaliste et écrivain Jean des Cars, petite-fille du romancier Guy des Cars, cette historienne de l’art a su faire preuve d’indéniables qualités.
Si son prédécesseur, Jean-Luc Martinez, 57 ans, historien et archéologue spécialiste des antiquités grecques a attaché beaucoup d’importance à l’accès au Louvre de tous les publics, luttant contre l’élitisme, réorganisant et aménageant le musée pour le rendre plus accueillant, Laurence des Cars se veut une directrice de son temps.
Spécialiste de l’art du XIXe siècle et du début du XXe siècle, elle compte se mobiliser pour faciliter un accès plus large des jeunes au Musée.
Lors d’un entretien avec l’Agence France-Presse en avril, elle évoquait sa vision d’un musée dont la programmation serait ancrée « au sein des grands enjeux de société, en attirant ainsi les nouvelles générations ». « Dans un monde qui peut chahuter, rejeter le musée », elle veut s’adresser aux « visiteurs de tous les âges et de toutes les origines socioculturelles ».
Au-delà du formidable musée universel qu’il est, le Louvre constitue un levier important du soft power français dans le monde. À ce titre, il représente une vitrine aussi esthétique que dynamique et pédagogique des valeurs d’universalisme défendues par la France sur la scène internationale.
L’immense richesse des collections qui présentent l’art occidental du Moyen Âge à 1848, celui des civilisations antiques qui l’ont précédé et influencé (orientales, égyptienne, grecque, étrusque et romaine), les arts des premiers chrétiens et de l’islam, sont autant de témoignages qui confirment une indispensable ouverture sur tout l’univers de la création artistique qui ne peut que répondre à la légitime curiosité de toutes et tous.