En 1978, la naissance du premier bébé-éprouvette en Grande-Bretagne, avait déclenché notamment en France, un tollé au sein de la société.
Le recours à la procréation médicalement assistée (PMA), était quasiment devenu un sujet à controverses fondé sur la crainte de l’apparition de petits hommes verts venus d’une autre planète.
Longtemps sujet de discordes sur le plan politique entre la gauche et la droite, mais aussi objet de bien des discussions et critiques entre partisans et détracteurs, il aura fallu du temps pour cette solution rencontre un courant porteur.
Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, cette mesure phare du projet de loi bioéthique a donné lieu à bien des débats à l’Assemblée nationale avec pas moins de 1.500 amendements, le Sénat se déclarant pour sa part opposé à l’ouverture de la PMA pour les femmes célibataires.
Or jusqu’ici la France accuse un très sérieux retard, face aux onze pays européens qui autorisent les femmes seules et les couples de lesbiennes à recourir à la PMA.
Jusqu’à ce que le nouveau projet de loi soit adopté par le Parlement, la procréation médicalement assistée est chez nous réservée :
• aux couples souffrant d’infertilité (le caractère pathologique de l’infertilité doit être médicalement diagnostiqué)
• aux couples qui risquent de transmettre une maladie grave à leur enfant.
De plus, la loi précise que la procréation médicalement assistée n’est autorisé qu’au couple formé d’un homme et d’une femme en « âge de procréer ».
L’âge limite n’est donc pas clairement définit par la loi, mais l’Assurance Maladie pose une limite d’âge au niveau de la prise en charge de la PMA à 100% : jusqu’au 43e anniversaire de la femme.
De retour à l’Assemblée nationale le 7 juin, la nouvelle mouture du projet de loi a une fois plus rencontré bien des obstacles.
Pourtant, force est de constater que de nombreuses femmes françaises n’ont pas hésité à se rendre à l’étranger pour réaliser cette opération. L’Irlande, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Danemark, l’Espagne, le Portugal, la Finlande, la Suède, la Croatie et le Royaume-Uni, pratiquent en effet légalement ce type d’intervention.
Lorsqu’on parle de PMA : de quoi est-il question ?
Des diverses techniques (biologique et cliniques) qui consistent à manipuler des spermatozoïdes et/ou des ovules pour aboutir à une fécondation et ainsi, permettant de concevoir un enfant sans avoir de rapport sexuel.
Il s’agit de l’insémination artificielle, la fécondation in vitro, du don d’ovocytes, de la congélation d’ovocytes…
Fort heureusement, la présence à la tête de l’Etat d’un président de la République jeune et d’un ministre de la Santé et des Solidarité appartenant à une génération tournée vers l’avenir devrait permettre d’accoucher d’ici l’été d’une loi bioéthique en phase avec l’évolution de la société et la reconnaissance des progrès accomplis en matière de PMA.
Il est important de noter que la loi exclut l’accès à la procréation médicalement assistée pour les hommes transgenres tout comme les méthodes de PMA permettant un partage de la maternité entre les deux femmes d’un couple.
Les députés et sénateurs doivent se mettre d’accord sur l’adoption du texte. Mais c’est l’Assemblée qui aura le dernier mot.