On peut facilement comprendre le beau sourire adressé par Mary Simon à Justin Trudeau, Premier ministre Canadien.
Nommée gouverneure générale du Canada, cette femme de 73 ans devient la première autochtone à représenter la monarchie britannique depuis la création de la fédération canadienne, il y a cent cinquante-quatre ans.
Cette décision constitue une étape historique qui s’inscrit sur la voie de la réconciliation, visant à créer une meilleure relation avec les peuples autochtones du Canada.
On estime que 150 000 Inuits vivent au Groenland, aux Etats-Unis et au Canada où on comptait en 2011 près de 60 000 Inuits, dont 73 % vivaient dans l’Inuit Nunangat.
Comme le fait observer The Globe and Mail : « Le choix de cette “leader expérimentée”, qui a été diplomate après avoir travaillé comme animatrice radio à la CBC, intervient “à un moment où l’attention du pays est particulièrement focalisée sur la question de la réconciliation avec les peuples autochtones”.
En cause, les macabres découvertes qui se sont multipliées dans les anciens pensionnats autochtones.
Il est d’ailleurs important de noter que la 30e gouverneure générale a œuvré en tant que témoin honoraire pour la Commission de vérité et réconciliation, qui a permis entre 2009 et 2015 d’entendre des milliers de témoignages de survivants des pensionnats autochtones afin d’éclairer cette page sombre de l’histoire canadienne.
Née à Kangiqsualujjuaq, (Québec), d’une mère inuk et d’un père anglais, commerçant de fourrures pour La Baie d’Hudson, Mary Simon s’est attachée depuis plusieurs décennies à représenter son peuple dans diverses instances.
De 1978 à 1985, elle a occupé le poste de vice-présidente puis présidente de la Société Makivik, qui gère le développement économique et social dans le Grand Nord québécois, tout en travaillant comme actuellement à la création d’ un gouvernement autonome.
Après avoir présidé le Conseil circumpolaire inuit de 1986 à 1992, elle a notamment été ambassadrice du Canada au Danemark au tournant des années 2000. Elle a également représenté le pays au Conseil de l’Arctique de 1994 à 2003.
Cette femme qui a s’est vue remettre de nombreuses distinctions a joué un rôle majeur dans “la promotion des droits essentiels (droits de la personne, droits sociaux et économiques) des Inuits du Canada à l’échelle régionale, nationale et internationale.
Lors de la conférence de presse donnée à l’occasion de sa nomination au musée canadien de l’Histoire, à Gatineau, au Québec, Mary Simon s’est exprimée en inuktitut, l’une des principales langues inuites du Canada, puis en anglais. Privée enfant d’une scolarisation lui permettant d’apprendre le français, elle a assuré avoir “la ferme intention” de suivre des cours afin de maîtriser cette langue.
L’occasion pour Women e Life, magazine féminin ouvert sur le monde de faire un grand retour en arrière.
Le 15 mars 1603, Samuel de Champlain* quittait le port de Honfleur en Normandie, à bord de La Bonne Renommée pour explorer le fleuve Saint-Laurent puis remonter jusqu’à Montréal.
En 1608, il installera une colonie européenne au Canada, ce qui entrainera le 3 juillet, la fondation de la ville de Québec.
Champlain s’appliquera à entretenir de bonnes relations avec les habitants autochtones. Poursuivant ses explorations, il deviendra gouverneur de la colonie qu’il a mise en place dès 1619. Mais en 1629, les Anglais prendront la ville d’assaut et l’arrêteront. Il faudra attendre 1632 avant que Québec ne revienne à la France par le traité de Saint-Germain-en-Laye et que son fondateur ne soit libéré.
Nous ne reviendrons pas sur le « Vive le Québec libre ! » lancé dans un discours par Charles de Gaulle, alors président de la République française, en visite officielle au Québec, qui avait déclenché une grave crise politique entre le Canada et la France.
Ces parenthèses historiques étant fermées, Women e Life retient deux messages que Mary Simon, gouverneure générale du Canada, a adressés tout d’abord à toutes les jeunes filles et femmes en leur déclarant : » Sachez que nous avons davantage besoin de vos voix et de vos points de vue dans des postes de direction à travers le pays. J’espère que ma nomination vous permettra de croire avec encore plus de conviction que tout est possible. »
Visiblement confiante, elle a également affirmé : » Je crois fermement que si nous acceptons notre humanité commune et les responsabilités que nous avons les uns envers les autres, les plus beaux jours du Canada sont encore à venir. »