Women e Life a estimé ne pas devoir attendre le 25 novembre, Journée symbolique de lutte contre les violences faites aux femmes, pour dénoncer l’inadmissible, l’intolérable.
En cause, deux informations tombées quasi-simultanément qui apportent malheureusement la démonstration que les violences physiques et sexistes faites aux femmes jeunes comme adultes ont toujours cours malgré les nombreuses initiatives prises pour lutter contre ce fléau.
D’où l’intérêt de s’arrêter sur les mesures adoptées par L’ESSCA, une grande école de management, mais aussi par la ville de Courbevoie dans les Hauts-de-Seine.
Concernant les jeunes, une enquête de l’Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes dans l’enseignement supérieur, fait apparaître que 34% des élèves déclarent avoir été victimes ou témoins de violences sexuelles. Toutefois, seuls 11% des répondants indiquent avoir informé leur établissement des faits subis ou constatés.
Au vu de cette situation, l’ESSCA à fait appel à Egae, un cabinet de conseil ayant pour objectif d’impliquer les femmes et hommes dans une réflexion collective, destinée à créer une dynamique favorable au changement, dans les têtes et dans les faits.
La mobilisation de ces deux institutions vise la prévention des violences sexistes, sexuelles à travers le lancement d’une plateforme de signalement anonyme de ces actes au sein des campus comme à l’extérieur.
Le but est d’offrir une solution d’accompagnement et de prise en charge pour les victimes, mais aussi d’accroître le rôle de l’école pour sensibiliser et diminuer ces actes de violence.
Le lancement de cette plateforme de signalement s’accompagne d’une vidéo de promotion de la démarche de l’école, diffusée sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, une campagne de sensibilisation et de prévention qui ornent les murs de chaque campus de l’ESSCA se décline en 3 affiches, disponibles en français et en anglais.
La conférence organisée à destination des élèves de l’école mardi 12 octobre avait notamment pour but d’inciter les étudiants à devenir les premiers acteurs d’un changement positif.
Outre l’implication du corps professoral et du personnel administratif, la prévention des violences sexistes, sexuelles fait appel à l’engagement et aux actes quotidiens de chacune et chacun pour prévenir ces comportements et accompagner au mieux les élèves.
Dans le même registre, mais cette fois à l’échelle d’une commune, Courbevoie est la première ville des Hauts-de-Seine à mettre en place un « Conseil Local sur les Violences faites aux Femmes »
Opérationnelle depuis cet été, cette instance est un outil de proximité qui regroupe les acteurs du territoire susceptibles d’être confrontés à des femmes victimes de violences.
La démarche qui se veut innovante doit permettre l’échange, la concertation et la réflexion entre les membres du conseil local, mais également la coordination de l’ensemble des acteurs présents sur le territoire pour déployer des actions de prévention et d’accompagnement de femmes victimes de violence.
Il est important de souligner que cette ville qui compte environ 82 000 habitants, s’engage depuis de nombreuses années dans la lutte contre les violences faites aux femmes en :
-détectant les personnes en difficultés grâce aux travailleurs sociaux du CCAS, conjointement avec la police, les travailleurs médico-sociaux, les associations, l’éducation, la jeunesse…
-sécurisant les victimes, grâce à la mise à disposition d’appartements à L’Escale – Solidarité Femmes, à la prise en charge de nuitées d’hôtel pour les urgences, à la convention Taxi G7, à la permanence CIDFF et ADVIP92 et au Point d’Accès au Droit
-proposant un parcours de « reconstruction », par le biais d’atelier sur l’estime de soi et l’accompagnement au retour à l’emploi avec Attractive Courbevoie
-menant des actions de préventions et de sensibilisations auprès des jeunes (écoles, espace e-collectif…), par le biais d’expositions de photos dans les rues de la ville et l’édition d’un guide sur les violences faites aux femmes.
Concernant la nouvelle plateforme, un comité de pilotage est chargé d’animer et coordonner le Conseil Local sur les Violences faites aux femmes. Il est constitué de groupes de travail thématiques qui procèdent à l’identification et au repérage des personnes en difficultés, assure l’accompagnement des victimes et conduit des actions ciblées auprès des jeunes (mais aussi garçons) victimes de violences et de harcèlement.
Le travail de fond qui est entrepris doit donner lieu chaque année à un moment d’échange ouvert afin de rendre compte des actions entreprises et apporter des pistes pour faire mieux à l’avenir.
Chaque année en France, environ 220 000 femmes adultes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. L’occasion de rappeler le numéro à composer en cas de besoin : 3919.