A LA VEILLE DE LA COP26 NICOLA STURGEON S’ADRESSE À LA JEUNE GÉNÉRATION

Alors que la COP26 va se dérouler à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre, Nicola Sturgeon, Première ministre de l’Écosse, a voulu s’exprimer devant un public d’étudiants et de jeunes, ce qui témoigne d’une prise de conscience des enjeux climatiques et de l’inquiétude légitimement manifestée à ce sujet par les générations à venir.

Lors de son intervention, elle a appelé les dirigeants du monde entier à prendre des « mesures crédibles » pour atteindre le niveau zéro avant d’ajouter : « Tous les dirigeants de la Cop26 doivent vraiment comprendre l’inquiétude, la colère tout à fait justifiée, que ressentent tant de jeunes à travers le monde.»

À priori volontairement optimiste concernant cette Cop26 qui doit se traduire par une « augmentation significative » de l’ambition de réduire les émissions de gaz à effet de serre des pays les plus polluants du monde, elle a affirmé comprendre les mouvements croissants de colère contre l’inaction, en particulier ceux des jeunes générations.

Après avoir évoqué la reconnaissance des « questions fondamentales d’équité et de justice qui sont à l’origine de la crise climatique », elle a souligné sous une forme de mea culpa :  » Les jeunes vivront leur vie avec le climat que ma génération et les précédentes ont créé ». Et d’ajouter comme pour excuser le retard pris par les générations précédentes : « il ne fait aucun doute que votre génération est très en avance sur la mienne. »

Confrontée à de difficiles interactions en matière de politique climatique avec de jeunes militants, elle a reconnu que ces dernières l’avaient poussé à aller beaucoup plus loin et plus vite, et à juste titre.
Et pour en apporter la démonstration, elle a rappelé que le champ pétrolier controversé de Cambo en mer du Nord, qui a été soutenu par le gouvernement britannique, devrait être revu.

Sa compréhension de l’importance que revêt le changement climatique permet de faire référence aux travaux et au rapport de Nicholas Herbert Stern.
Cet économiste et universitaire britannique, professeur IG Patel d’économie et de gouvernement, président du Grantham Research Institute on Climate Change and the Environment à la London School of Economics (LSE), professeur au Collège de France en 2010 et président de la British Academy de 2013 à 2017, avait eu l’occasion de poser en 2015 la question suivante :  » Why Are We Waiting? The Logic, Urgency, and Promise of Tackling Climate Change »

Critiqué à l’époque pour avoir beaucoup exagéré les risques de la crise climatique, il n’en démord pas lorsqu’il précise : « Les coûts de l’inaction étaient très inquiétants il y a 15 ans – ils sont immensément inquiétants aujourd’hui. »

Il est vrai qu’il n’a pas tort de souligner : « L’idée que j’étais alarmiste est tout simplement risible rétrospectivement. Nous avons sous-estimé les dangers. »

Selon Nicholas Stern tout doit être réexaminé : la tarification du carbone, la réglementation, les normes de produits, l’investissement dans la recherche et la réforme des marchés de capitaux.
Pour lui le facteur essentiel est la mise à disposition de financements à grande échelle et à faible coût pour financer la transition vers une économie à faible émission de carbone, en particulier dans les pays en développement.

« La question économique est désormais la suivante : comment gérer la transformation radicale que nous devons opérer dans l’économie mondiale au cours des 20 ou 30 prochaines années ? » Autrement dit : « Comment promouvoir les 2 ou 3 % d’investissements supplémentaires dont nous aurons besoin – qui sont des investissements très précieux, et non des coûts ? »

Son constat d’un traitement cavalier des risques qui a jusqu’ici prévalu au regard de la crise climatique, mais aussi l’absence de progrès technique très rapide pour remédier aux problèmes récurrents expliquent pour une large part le retard que nous accusons. Un retard qui menace d’appauvrir les générations futures.

Autant de raisons qui permettent de mieux comprendre pourquoi Nicola Sturgeon, Première ministre en Écosse, a choisi de s’adresser en priorité à la jeune génération résolument tournée vers l’avenir, une semaine avant l’ouverture de la COP26.

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