Voilà une information non dénuée d’intérêt qui a pu vous échapper, sauf si vous résidez Madame, Mademoiselle, en Suisse.
Organisée par la faîtière des organisations féminines suisses Alliance F* à l’occasion de la célébration des 50 ans du suffrage féminin, la « Session des femmes 2021 » va se tenir au Palais du Parlement les 29 et 30 octobre en présence de femmes venues de toutes les régions linguistiques du pays.
Bien qu’elle n’ait pas de caractère institutionnel, cette session des femmes constitue un événement important de la vie politique suisse.
Après avoir siégé au sein de huit commissions, 246 femmes de toute la Suisse, qu’elles soient Suissesses ou étrangères, vont investir la salle du Conseil national afin de présenter un programme exhaustif de réformes à entreprendre dans la perspective d’une Suisse plus égalitaire.
Ces femmes sont notamment enseignantes, fiscalistes, restauratrices, sages-femmes ou encore étudiantes.
Autant dire qu’avec une moyenne d’âge de 37 ans, l’arrivée de ces dernières donne de la Suisse une image bien différente de celle du parlement actuel dont les représentants, des hommes pour la plupart, sont en moyenne plus proche de la soixantaine.
Ce rassemblement de femmes suisses est issu d’une longue tradition : la première Session de femmes ayant eu lieu en 1991.
Les thèmes qui ont animé les commissions ont notamment porté sur : l’égalité au travail et à la retraite ; l’agriculture ; la science ; les questions juridiques et la protection contre toute forme de violence ; la transformation numérique ; la Santé sexuelle et la médecine axée sur le genre ; la Reconnaissance et la valorisation du travail de care.
Au terme de ces deux jours, les commissions seront amenées à transmettre une série de propositions concrètes concernant l’égalité des femmes aux membres de l’Assemblée fédérale.
Bien qu’il existe en France de nombreuses associations de défense des droits des femmes, ce type d’initiative suisse d’union des mouvements féministes tend à démontrer que l’union fait la force.
En France, quelques nouvelles encourageantes sont néanmoins venues confirmer que l’égalité homme femme est bien inscrite dans une politique de changement.
Mercredi 27 octobre, le Sénat, à majorité de droite, a adopté dans la soirée en première lecture une proposition de loi LREM pour «accélérer l’égalité économique et professionnelle», qui prévoit notamment un quota de 40% de femmes parmi les cadres dirigeants d’ici à 2030. De plus, les entreprises auront obligation de publier chaque année les écarts de représentation hommes-femmes.
Les sénateurs ont également modifié l’article visant à faciliter l’accès au télétravail des femmes en fin de grossesse, prévoyant que l’employeur serait en droit de refuser la demande si les fonctions occupées ne peuvent pas être effectuées à distance.
* Alliance F organisation non partisane mène des démarches pour parvenir à l’égalité entre les femmes et les hommes dans la société, l’économie et en politique. Elle représente plus de 100 organisations de femmes. Ses membres comprennent des femmes, mais aussi des hommes de tous les principaux partis politiques, y compris d’anciennes et d’actives conseillères nationales, d’État et fédérales.