MARTA ORTEGA BIENTÔT LA FEMME LA PLUS PUISSANTE D’ESPAGNE

Lorsque à 37 ans, on est désigné par son propre père milliardaire, pour assurer, à compter du 1er avril 2022, la présidence d’un empire de prêt-à-porter espagnol prospère, il y a de quoi afficher un grand sourire.

Il est des héritages qui ne se refusent pas. De quoi affirmer qu’il existe bel et bien des châteaux en Espagne !

Amancio Ortega, première fortune d’Espagne et magnat de la mode de 85 ans qui a fondé la marque espagnole ZARA avec sa première épouse Rosalia, en 1975, puis le groupe Inditex qui intègre également les marques Massimo Dutti, Bershka et Pull & Bear, en 1985, a de quoi de quoi se réjouir de son succès.

Malgré les difficultés de la chaîne d’approvisionnement et les divers aléas provoqués par la pandémie de COVID, le groupe espagnol Inditex (ITX.MC), le plus grand détaillant de mode au monde, a déclaré mercredi que les ventes à taux de change constants avaient augmenté de 10 % par rapport aux niveaux de 2019 au cours du trimestre clos fin octobre.
De plus, elles ont continué de croître à ce rythme jusqu’au 10 décembre, grâce à une forte demande en ligne.

Les ventes en ligne pour les neuf premiers mois de son exercice étaient en hausse de 124% par rapport à la même période de 2019, et la perspective qu’elles représentent plus de 25% du total sur l’ensemble de l’année semble en passe de se confirmer.

Avec plus de 175 000 employés, et 1 975 magasins à travers le monde, plus de la moitié de ses produits du groupe Inditex sont fabriqués en Espagne et les livraisons aux consommateurs sont assurées plus rapidement que ses rivaux, ce qui lui évite de subir le pire de la crise de la chaîne d’approvisionnement.

Alors qu’elle avait 23 ans, Marta a tout de suite été mise dans le bain par son père. Tout d’abord en la missionnant secrètement à Londres pour un poste de vendeuse dans un magasin Zara, situé à deux pas de l’European Business School où elle effectue alors des études de commerce, sans grand succès. Au début, elle a eu peur de ne pas tenir le coup avant de finalement devenir selon ses propres termes : accro à la boutique.

Très vite devenue figure médiatique, soucieuse de glamouriser l’image d’une famille préférant la discrétion à l’abri des curieux dans un quartier de La Corogne, capitale de la Galice, au nord-ouest de l’Espagne, c’est en août 2021, que Marta va pour la première fois enfreindre l’une des règles sacrées du père et faire entendre sa voix.
Elle rompt le silence dans le Wall Street Journal, ce qui lui vaut d’être qualifiée d' »arme secrète de Zara ».

De plus en plus présente dans les soirées mondaines, on la remarquera notamment récemment lors de la rétrospective de Peter Lindbergh, accompagnée de Pierpaolo Piccioli, Naomi Campbell et Carlos Torretta.

Mais cette passionnée d’équitation, va désormais devoir convaincre de ses capacités à conduire la croissance d’un géant de prêt-à-porter.
Pour y parvenir il lui faudra notamment faire face à de nouveaux concurrents aux dents longues, imposer un programme de développement durable exigeant, affronter les accusations de travail forcé de la minorité Ouïghoure en Chine…

Décidera-t-elle de rapatrier en Espagne des ateliers de fabrication ? Comment luttera-t-elle contre l’empreinte carbone ? Saura-t-elle éviter que les activités de son groupe s’inscrivent comme les plus polluantes pour la planète ?

À la tête d’un empire de prêt-à-porter qui a de quoi faire rêver et d’une marque comme ZARA dont personne n’ignore l’existence partout dans le monde, Marta Ortega aura, c’est certain, maille à partir.
Good luck !

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