Qu’un homme apparaisse sur un magazine féminin ouvert sur le monde ne doit pas vous surprendre outre mesure.
C’est sous une pluie de confettis que le nouveau président du Chili a fêté sa victoire.
L’occasion de rappeler que le 8 décembre dernier, Women e Life avait consacré, à la veille du deuxième tour de l’élection présidentielle au Chili, une chronique intitulée: « LE VOTE DES FEMMES S’ANNONCE DÉTERMINANT »
Avec un taux de participation de 55% qui a valeur d’exemple, Gabriel Boric jeune député de 35 ans, candidat de la coalition de gauche, a remporté, dimanche 19 décembre, cette élection avec 56 % des voix, contre 44,13 % à son concurrent
le candidat d’extrême droite, José Antonio Kast.
Alors que cet ancien étudiant en droit avait pris il y a dix ans la tête de manifestations d’étudiants réclamant une meilleure éducation, et dénonçait depuis son entrée dans la course à la présidence chilienne le modèle économique « néolibéral » de son pays, son programme axé sur davantage de justice sociale en raison d’inégalités criantes a fait la différence.
Comme nous le précisions face aux promesses des deux candidats à la présidentielle, le cœur des Chiliennes qui représentent 51% de l’électorat balançait de plus en plus en sa faveur, ces dernières craignant qu’un gouvernement Kast ne paralyse leurs demandes de justice et n’exacerbe la violence qui a tué leurs filles.
Une position qui s’explique lorsqu’on sait qu’au cours de ses 16 années à la Chambre des députés, ce dernier a voté à plusieurs reprises contre les lois sur l’égalité des sexes et les droits des femmes.
Initialement considéré comme un candidat fantôme à la présidence, Gabriel Boric qui prendra ses fonctions en mars prochain, devient le plus jeune président de l’histoire du Chili et couronne ainsi une remarquable ascension de la gauche progressiste de ce pays andin.
L’ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet, qui a fait deux mandats et qui est aujourd’hui haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a soutenu M. Boric en déclarant qu’il mettrait le Chili sur la « voie du progrès pour tous, d’une plus grande liberté, de l’égalité et des droits de l’homme ».
Le message qu’il a adressé aux électeurs en pleine campagne électorale : « N’ayez pas peur de la jeunesse qui change ce pays » a été entendu.
Sa victoire a permis à Santiago du Chili de se réveiller dans une ambiance colorée et enthousiaste qui ouvre un nouveau chapitre du Chili qui va devoir relever de multiples défis économiques, sociaux, environnementaux, mais aussi sanitaires à l’instar de tous les pays du globe.
