Afficher cette maxime en latin du Pape Boniface VIII (1235-1303) qui signifie » Qui se tait, est considéré d’accord », a aujourd’hui plus que jamais toutes raisons d’être mise en exergue.
Une chose qu’on ne pourra jamais reprocher notamment à Emmanuel Macron, président de la République française, qui a jusqu’ici tenté à de multiples reprises de nouer le dialogue en appelant directement Vladimir Poutine à la raison, malheureusement sans succès.
Alors que l’Europe vit actuellement le pire épisode de son histoire depuis le déclenchement de la deuxième guerre mondiale, qu’on aimerait qualifier de seconde afin de ne pas en ajouter une troisième, je ne peux masquer ma sidération en constatant le profond silence de nos soi-disant futures élites.
Comment expliquer que la jeunesse française et européenne, ne se mobilise et ne manifeste quasiment pas pour témoigner son refus de guerre et appeler à la paix.
Mon indignation est renforcée s’agissant des étudiant(e)s de grandes écoles qui, à l’instar de Sciences Po, ne bougent pas le petit doigt, alors que ces derniers sont par définition destinés, en franchissant cette première marche qui en précède souvent bien d’autres, à de hautes fonctions et responsabilités sur le plan politique, économique, social ou environnemental.
Bien sûr, cette mobilisation n’aurait sans nul doute que très peu d’influence sur la détermination affichée par Vladimir Poutine, président de la fédération de Russie, dont la décision d’envahir et de s’approprier l’Ukraine à l’aide d’actions meurtrières, confirme sa volonté de déstabiliser le Vieux continent et de recomposer un empire russe.
Toutefois, sans démonstration d’une mobilisation de grande ampleur à l’échelle nationale et internationale de l’ensemble de la jeunesse pour dénoncer l’inacceptable risque que fait peser sur l’équilibre mondial, un conflit armé qui va jusqu’à toucher à ce qu’on sait être rédhibitoire, à savoir le nucléaire, son lourd et incompréhensible silence entrainera l’humanité à sa perte.
Par une action pacifique de masse à l’échelle planétaire, peut-on douter qu’une grande partie du peuple russe, qui a inévitablement conscience de la gravité de la situation et des enjeux actuels, ne puisse, en dépit de la censure des informations pratiquée par le Kremlin, être encouragée à réagir pour éviter le pire.
Comme le montre la photo du président Poutine qui illustre cette chronique, il n’y a rien à perdre à se faire entendre avant qu’il ne soit trop tard.
Patrick Gorgeon
Rédacteur en chef
Women eLife