LORSQU’UNE FEMME BRANDIT LA MENACE DE L’ARME NUCLÉAIRE

Alors que le monde entier a les yeux rivés sur les épouvantables massacres dont est victime la population ukrainienne face aux exactions commises par l’armée russe et que cette dernière a durant plusieurs semaines occupé des centrales nucléaires faisant craindre le pire, on a peine à croire que dans une tout autre région du monde, une femme puisse aujourd’hui menacer un pays voisin d’avoir recours à l’arme nucléaire.

Tel est pourtant l’avertissement qu’a lancé Kim Yo-jong, sœur de Kim Jong-un, à Suh Wook, ministre sud-coréen de la Défense.

En cause, la déclaration faite par ce dernier qui a précisé que son pays disposait de missiles : «capables de frapper précisément et rapidement n’importe quelle cible en Corée du Nord»

La mise en garde de Kim Yo-jong ne s’est pas fait attendre : «Si la Corée du Sud opte pour une confrontation militaire avec nous, notre force de combat nucléaire devra inévitablement remplir sa mission».

Il est vrai que profitant des préoccupations majeures que partagent les États-Unis et autres pays occidentaux face à la guerre menée par la Russie en Ukraine, la Corée du Nord est un peu passée sous les radars. L’occasion pour ce pays de multiplier ces derniers mois les essais de missiles balistiques et d’agiter la menace d’une reprise de ses essais nucléaires.

À ce titre, le récent tir d’un missile qui a terminé sa course à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima, au Japon, est en réalité venu s’ajouter à une longue série de lancements de Pyongyang depuis le début de l’année.

Force est de constater que la tension entre Corée du Nord et Corée du Sud reste vive.

Cette nouvelle réaction furieuse de Kim Yo-jong à l’égard de la Corée du Nord, en trois jours, tend à démontrer l’importance qu’il convient d’accorder aux propos de cette femme, très influente auprès de son frère.

De plus, en raison de bruits concernant la mauvaise santé du dictateur, il est indéniable que Kim Yo Jong est préparée publiquement à prendre la relève au pouvoir, nombre d’observateurs avisés jugeant qu’elle pourrait être encore plus tyrannique que son frère.

Sung-Yoon Lee, professeur à la Fletcher School of Law and Diplomacy de l’université Tufts, décrit dans le New York Post Kim Yo Jong comme étant « ambitieuse et intelligente ».
Et en dépit « d’une lueur féminine plus douce sur la façade brutale de son régime », beaucoup s’accordent à penser que si elle prend le pouvoir, elle pourrait toutefois se révéler plus impitoyable que son frère, son père ou son grand-père, en raison de la nature du régime.

« Le moyen pour elle d’asseoir sa crédibilité et sa valeur nette, c’est-à-dire de se faire respecter, n’est pas de jouer les gentils, mais plutôt d’être l’incarnation féminine d’une dictatrice cruelle pour son peuple et une menace nucléaire crédible pour les États-Unis », a-t-il déclaré.

Qu’il s’agisse d’hommes comme de femmes, une fois à la tête d’une autocratie, il ne faut jamais se fier aux apparences.
Et encore moins douter qu’à l’instar de Kim Yo-jong, une femme en mesure d’exercer une autorité sans limites, ne puisse être amenée à prendre des décisions fatales.

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