Les dernières déclarations d’Avril Danica Haines, une juriste américaine et fonctionnaire du gouvernement fédéral des États-Unis ont de quoi inquiéter celles et ceux qui se montrent légitimement préoccupés par l’offensive militaire de la Russie en Ukraine.
Nommée depuis le 21 janvier 2021, directrice du renseignement national américain dans l’administration de Joe Biden, il s’agit de la première femme à occuper ce poste.
Auparavant conseillère adjointe du président des États-Unis pour les affaires de sécurité nationale dans l’administration de Barack Obama, sa vision d’une guerre qui fait rage dans plusieurs régions et villes de l’est et du sud du territoire ukrainien, depuis le 24 février 2022, n’a rien de rassurant.
La cheffe du renseignement américain a en effet annoncé mardi que Vladimir Poutine allait « probablement » imposer la loi martiale en Russie pour soutenir l’effort de guerre.
Selon les informations émanant des services de renseignement américains, le président de la fédération de Russie n’a pas l’intention de limiter sa volonté d’occupation à la seule région du Donbass en Ukraine, et veut porter le conflit à la Transnistrie, région de Moldavie qui a fait sécession en 1990.
C’est d’ailleurs ce qui a conduit Mme Haines a déclarer lors d’une audition au Congrès : « Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il a encore l’intention d’atteindre des objectifs au-delà du Donbass »
S’il est « possible » que les forces russes réalisent cet objectif dans les mois qui viennent, « ils ne pourront atteindre la Transnistrie et inclure Odessa sans décréter une forme de mobilisation générale », a-t-elle précisé.
Avril Danica Haines met en garde, estimant que le président russe « compte probablement sur un affaiblissement de la détermination des États-Unis et de l’Union européenne lorsque les pénuries de biens alimentaires et la hausse des prix de l’énergie vont s’aggraver ».
Bien qu’elle souligne que les ambitions de M. Poutine dépassent les capacités de l’armée russe, un risque d’évolution du conflit armé dans les prochains mois selon une trajectoire plus imprévisible, potentiellement révélateur d’une escalade » a-t-elle tenu à préciser.
Les révélations faites jusqu’ici par les services de renseignement américains au sujet des offensives terrestres, maritimes et aéroportées des forces russes s’étant révélées exactes, la récente déclaration d’Avril Haines concernant le possible recours à la loi martiale qui octroie entre autres à l’armée un « pouvoir au-dessus » des institutions civiles en matière de maintien de l’ordre public et de sécurité, se doit d’être prise au sérieux.
Néanmoins, aujourd’hui, on ne peut souhaiter qu’une chose : que cette femme se trompe et qu’un cessez-le-feu intervienne par surprise.