L’annonce par Météo France de l’arrivée cette semaine d’une vague de chaleur très précoce sur une grande partie du pays avec des températures pouvant atteindre 40°C dans certaines régions, et la fonte préoccupante des suffrages exprimés lors du premier tour des élections législatives, un phénomène qui risque fort de se confirmer au second, dimanche 19 juin, sont deux sujets brûlants.
Bien que le lien entre les deux ne paraisse pas évident au premier abord, Women eLife est amené à se poser quelques questions récurrentes.
Si plus personne ne nie la réalité le phénomène réchauffement climatique souligné par les nombreuses alertes du GIEC, la forte montée des abstentions lors d’élections qui illustre la dangereuse avancée d’ un désert démocratique, a t’elle pour cause un assèchement des programmes politiques en manque de sources d’espoir qui se confirme au fil du temps ?
En France, le fait que 52,43 % des Françaises et Français en âge de voter ne se soient pas rendus aux urnes, a t’il pour cause l’absence de propositions et solutions destinées à faire face aux problèmes personnels et aux enjeux sociétaux auxquels la jeune génération plus particulièrement ne trouve ni intérêt ni réponses ?
Les programmes seraient ils à ce point vide de sens, de courants susceptibles de permettre à tout un chacun d’entrevoir des perspectives encourageantes, voire enthousiasmantes ?
Pourtant, la jeunesse n’est pas déconnectée des réalités qui l’entourent.
Et la manifestation pour le climat « Fridays For Future » qui s’est déroulée le 10 juin à Stockholm devant le parlement suédois en présence de militantes écologistes Greta Thunberg et Vanessa Nakate, fournit à Women eLife la possibilité d’évoquer ce qui a été mis en évidence à cette occasion par Malala Yousafzai : « L’éducation des filles est une solution climatique »
Toutes trois ont souligné comment les femmes, en particulier celles des pays en développement, ont été touchées de manière disproportionnée par la crise climatique et peuvent faire partie de la solution si elles sont autonomisées par l’éducation.
En 2012, cette jeune femme aujourd’hui âgée de 24 ans a survécu à une balle dans la tête tirée par un taliban pakistanais après avoir été prise pour cible pour sa campagne contre les projets des talibans visant à priver les femmes de l’éducation.
En 2013, Malala et son père ont tous les deux fondé le Fonds Malala pour sensibiliser le monde à l’impact social et économique de l’éducation des filles et pour leur donner les moyens de réclamer des changements. En décembre 2014, elle est devenue la plus jeune lauréate à recevoir le Prix Nobel de la paix.
En 2017, le Secrétaire général António Guterres a nommé Malala Messagère de la paix pour sensibiliser l’opinion publique à l’importance de l’éducation des filles.
« En raison d’événements liés au climat, des millions de filles perdent leur accès à l’école. Des événements comme les sécheresses et les inondations ont un impact direct sur les écoles, des déplacements sont causés en raison de certains de ces événements », a déclaré Yousafzai dans une interview.
« Lorsque les filles et les femmes sont éduquées, cela aide à réduire les émissions de gaz à effet de serre, cela aide à renforcer la résilience et cela aide également à réduire les inégalités existantes auxquelles tant de femmes et de filles sont confrontées dans différentes parties du monde », a déclaré Nakate, 25 ans.
Lors du Fridays For Future, les militants ont dévoilé des bannières et des pancartes exprimant leur soutien au droit des filles afghanes à l’éducation, tout en mettant l’accent sur les opportunités que peuvent offrir aux femmes du monde entier la crise climatique et l’apport de solutions innovantes résolument tournées vers le futur.
Selon Greta Thunberg, 19 ans : »Toute fille peut changer le monde si elle dispose des bons outils pour le faire ».
Sans masquer l’extrême gravité de la guerre en Ukraine, les risques de pénurie de produits essentiels, notamment alimentaires, mais aussi l’inflation galopante à l’échelle mondiale qui menace le pouvoir d’achat de nombreuses personnes, la volonté exprimée par ces jeunes femmes a valeur de message politique.
Un message porteur de paix et d’harmonie susceptible de créer l’adhésion du plus grand nombre à toute politique ayant pour dessein l’amélioration des conditions de vie sur Terre. Une piste de développement basé sur la notion de progrès dans de multiples domaines qui pourrait inciter la jeune génération à s’impliquer davantage pour soutenir de justes causes dont dépend finalement l’avenir de l’humanité.
Lutter contre les risques d’une avancée du désert démocratique passe par une offre politique étendue d’idées, projets et actions destinés à améliorer au niveau individuel comme collectif ce qui mérite de l’être.
Toutefois, dans certains cas, autrement dit des sujets très sensibles touchant au fonctionnement même de la société, la décision finale pourra toujours s’appuyer sur un recours au referendum.
Une façon d’éviter un raz de marée contestataire dont les effets peuvent être aussi dévastateurs pour l’univers politique que tout cyclone généré sur Terre en raison du réchauffement climatique.