LA PRÉSIDENCE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE SERA T’ELLE ASSURÉE PAR UNE FEMME ?

C’est un très beau fauteuil, très convoité, qui n’a jusqu’ici été occupé que par des hommes !

Sans aller jusqu’à dire qu’il offre un confort incomparable, le fait est qu’il domine l’Hémicycle et qu’il vaut à celui ou celle qui y prend place un rôle de quatrième personnage de l’État qui lui impose de disposer de très solides qualités.

C’est donc à l’issue d’un vote, le 28 juin, dans l’hémicycle, qu’aura lieu l’élection pour la présidence de l’Assemblée nationale par l’ensemble des députés, au scrutin secret à la tribune.

Parmi les noms qui circulent pour occuper cette importante fonction, figure celui de l’ancien ministre du Budget Eric Woerth, député de l’Oise, de Roland Lescure (Français des Etats-Unis et du Canada) et de l’ancien ministre de la Cohésion des territoires Joël Giraud (Hautes-Alpes) sont évoqués.
On observe également que trois femmes sont en lice : Sophie Errante, largement réélue pour la 3ème fois en Loire-Atlantique, l’ancienne ministre de la Transition écologique Barbara Pompili (Somme), et Yaël Braun-Pivet, ministre des Outre-Mer, réélue dans la 5ème circonscription des Yvelines, avec 64,2% des voix qui a été désignée par un vote des députés LREM, MoDem et Horizons. candidate de la majorité à la présidence.

Si la majorité absolue des suffrages exprimés n’a pas été obtenue aux deux premiers tours de scrutin, la majorité relative suffit au troisième tour, ce qui devrait garantir sauf accident l’élection de Yaël Braun-Pivet.

Compte tenu de la diminution du nombre de femmes élues députées à l’issue du second tour des élections législatives, le 19 juin dernier, un sérieux retard en termes de parité reste à rattraper.
Car avec désormais 215 femmes (37,26%) dans l’Hémicycle pour 362 hommes (62,74%), la part des femmes parmi les députés qui n’avait cessé d’augmenter depuis 1981, allant jusqu’à représenter 39% de la représentation nationale il y a cinq ans (224 femmes), la féminisation du paysage politique a du plomb dans l’aile.

Il est compréhensible que les réseaux de femmes se mobilisent pour promouvoir une candidature féminine au perchoir. Ce serait une première dans l’histoire de la République française.
Ce choix éminemment politique reste sous l’influence directe de l’exécutif.
D’autant que les débats s’annoncent particulièrement animés, Marine Le Pen ayant été élue jeudi présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale.

Quoi qu’il en soit, l’homme ou la femme politique qui devra présider l’Assemblée nationale joue un rôle essentiel dans la vie politique française, qu’il s’agisse de l’organisation de travail parlementaire et de la direction des débats en séance publique.
Sa place au sein des institutions républicaines lui confère par ailleurs des fonctions de représentations et de diplomatie importantes.

La présidence de l’Assemblée nationale joue un rôle essentiel dans la vie politique française, du fait de sa place au sein des institutions de la République. Le Président ou la Présidente a pour première mission d’assurer la conduite des débats dans de bonnes conditions au sein de l’hémicycle et de veiller au respect du Règlement de l’Assemblée nationale. Garant de la bonne tenue des discussions, il ou elle doit veiller à la discipline et au respect des députés entre eux dans l’hémicycle.

Par sa contribution essentielle au bon fonctionnement de l’Assemblée, mais aussi du fait de la responsabilité qui lui échoit de moderniser l’Assemblée, de l’ouvrir aux citoyens et d’assurer son rayonnement dans le monde, il ou elle s’exprime au nom des députés de la Nation. C’est par exemple à ce titre qu’il ou elle exprime, en séance publique, l’émotion, la condamnation, l’hommage de la représentation nationale face à certains événements d’une particulière gravité (attentats, catastrophes, disparition de personnalités…). Lorsque le Président de la République décide de réunir le Sénat et l’Assemblée en Congrès à Versailles, il lui revient de mener et présider les débats.

Yaël Braun-Pivet ministre des Outre-Mer, désignée candidate de la majorité à la présidence de l’Assemblée nationale, est selon certains observateurs avertis bien partie pour succéder à Richard Ferrand.

Avocate de profession âgée de 51 ans, elle a donné un coup de jeune à la commission des lois de l’Assemblée et s’est fait des alliés, après des débuts poussifs notamment durant l’affaire Benalla. La députée n’a jamais caché ses ambitions, s’étant présentée en 2018 pour le perchoir avant de retirer sa candidature face à Richard Ferrand qui, avait-elle déclaré « n’incarne pas le renouvellement ».

Quitte à décevoir les territoires ultramarins dont elle avait la charge, atteindre le perchoir donne une autre dimension à toute ambition politique et une immersion au cœur de notre démocratie, l’Assemblée nationale formant avec le Sénat le pouvoir législatif dont la mission est de faire la loi et de contrôler le Gouvernement.

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