La photo qui illustre cette chronique montre Alexandria Ocasio-Cortez, députée démocrate de New York, qui a qualifié d’illégitime la décision prise vendredi par la Cour suprême des États-Unis d’annuler la Roe c. Wade, une loi de 1973 qui a consacré le droit à l’avortement.
Et aujourd’hui une quatrième journée de manifestations de pro et d’anti-avortements est prévue dans plusieurs endroits des États-Unis après un week-end de manifestations bondées.
L’occasion de revenir sur l’une des chroniques consacrées à Amy Coney Barrett mises en ligne sur Women eLife qui venait d’être nommée par Donald Trump juge à la Cour suprême des États-Unis.
Cette nomination avait permis de dresser le 27 septembre 2020 le portrait de cette femme alors âgée de 48 ans, mère de sept enfants, dont deux ont été adoptés et dont un est atteint de trisomie 21.
En succédant à la juge Ruth Bader Ginsburg, une icône libérale décédée à 87 ans le 18 septembre 2020, et surtout une progressiste et militante engagée dans la lutte pour l’émancipation des femmes, les démocrates avaient à l’époque fait part de leurs inquiétudes pour plusieurs raisons qui ne sont pas sans faire écho à plusieurs évènements d’actualité qui agitent la société américaine.
Il n’est pas inutile de rappeler qu’en tant que juge d’appel, Amy Coney Barrett a défendu des positions conservatrices sur des questions clés en trois ans.
Tout d’abord en votant en faveur de l’une des politiques d’immigration radicales de Trump et ensuite en manifestant son soutien aux droits des armes à feu étendus.
Elle est également à l’origine d’une décision qui permet aux étudiants accusés d’agressions sexuelles sur les campus universitaires de poursuivre plus facilement leurs cursus.
L’inquiétude manifestée à l’égard d’Amy Coney Barrett,par les groupes de défense libéraux, était donc justifiée, les groupes de défense des droits à l’avortement n’ayant pas manqué d’exprimer leur inquiétude qu’une fois à la Cour suprême, Barrett puisse également aider à supprimer la décision historique de 1973 Roe v. Wade qui a légalisé l’avortement dans tout le pays.
Sur les neuf juges qui composent la plus haute juridiction américaine, cinq, dont trois juges nommés par Donald Trump durant son mandat, ont voté en faveur de la révocation de l’accès à l’avortement.
L’occasion de préciser que deux autres femmes sont juges à la Cour suprême.
Sonia Sotomayor, juge progressiste, première personnalité hispanique à accéder à cette fonction a été nommée par Barack Obama en 2009 et Elena Kagan toujours par Barack Obama en 2010.
Dimanche, les principaux démocrates ont continué à remettre en question la légitimité de la Cour suprême après avoir supprimé le Roe v Wade, le droit national à l’avortement la semaine dernière, et certains ont de nouveau fait pression pour nommer des juges supplémentaires au sein du panel afin d’émousser la super-majorité conservatrice qui a rendu possible la décision controversée. .
La sénatrice Elizabeth Warren s’est adressée au public lors d’un rassemblement pour protester contre l’annulation par la Cour suprême de Roe v Wade à la maison d’État du Massachusetts à Boston.
Warren a rejoint la candidate au poste de gouverneur de Géorgie et organisatrice démocrate Stacey Abrams pour faire pression à nouveau pour élargir la Cour suprême d’une manière qui équilibre la composition actuelle de six conservateurs et trois libéraux.
Warren ne s’est pas contenté d’évoquer à nouveau l’idée d’abolir l’obstruction systématique, une tactique dilatoire que les deux partis utilisent pour empêcher les décisions législatives, que Biden et les démocrates centristes ont également rejetées.
Elle a également exhorté Biden à émettre des ordonnances protégeant les avortements médicamenteux et autorisant les interruptions de grossesse sur les terres fédérales.
Face à la décision de la Cour suprême des États-Unis de révoquer le droit à l’avortement, des voix se sont fait entendre en France pour protéger les droits des femmes à disposer de leur corps.
D’où l’annonce opportuniste faite samedi par la nouvelle cheffe de file des députés LREM Aurore Bergé d’une proposition de révision constitutionnelle pour inscrire « le respect de l’IVG » dans la Constitution française.
En 2018, les députés de l’opposition, et notamment de La France insoumise, avaient déjà proposé d’inscrire le droit à la contraception et à l’IVG dans la Constitution française.
Il s’agissait d’amendements issus des propositions du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Mais à l’époque, l’Assemblée nationale avait rejeté l’initiative.
Ambiance aux États-Unis avec cette séquence vidéo de VOA.