LES ÉMIRATS ARABES UNIS AUX DEUX VISAGES

Lorsqu’on voit ces visages épanouis de femmes émiraties et qu’on prend connaissance de ce qui suit, on a très envie de croire au miracle.

Surtout quand une information émanant d’Aurora50, cofondée par Sheikha Shamma bint Sultan bin Khalifa Al Nahyan et Diana Wilde en 2020, témoigne de l’engagement de leur association basée aux Émirats arabes unis, pour atteindre l’équilibre entre les sexes dans le monde du travail.

Nommée par l’Atlantic Council Global Energy Center à la tête du Women Leaders in Energy and Climate Fellowship, Sheikha est la première femme à détenir ce rôle majeur.

De plus, la récente Journée de la femme émiratie organisée en collaboration avec la Fondation pour le développement de la famille, l’Union générale des femmes et l’Emirates Heritage Club, Qasr Al Watan, est venue confirmer le rôle essentiel joué par les femmes dans le cheminement vers le succès des Émirats arabes unis.

Selon un rapport, les sociétés cotées des Émirats arabes unis comptent 20 % de femmes travaillant en leur sein. Quant au nombre de femmes présentes dans les conseils d’administration, ce dernier est passé de 3,5 % à 8,9 % en deux ans.

L’occasion pour Aurora50 de mettre en lumière 11 femmes à connaître, certaines exerçant en qualité de vice-présidente ou de présidente au sein du conseil d’administration de sociétés cotées des EAU.
Ces femmes ont d’ailleurs été désignées cette année pour rejoindre le Forum mondial de l’énergie du Conseil de l’Atlantique à Abou Dhabi qui aura lieu en janvier 2023.

Il s’agit de l’une des réunions annuelles les plus importantes des leaders mondiaux de l’énergie et du climat, avant la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 28) qui se tiendra également aux EAU l’année prochaine.

Au vu de ces informations, tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes, si une autre information reprise notamment par The Guardian, quotidien britannique, n’était pas venue polluer ces excellentes nouvelles.

En cause, le cas de Salma al-Shehab, une doctorante de 34 ans à l’Université de Leeds et mère de deux enfants, qui a été reconnue coupable et condamnée, le 9 août, à 34 ans de prison en Arabie saoudite dès son retour de vacances.

Des documents judiciaires révèlent qu’elle a été condamnée pour le crime présumé d’avoir suivi les comptes Twitter d’individus qui « causent des troubles publics et déstabilisent la sécurité civile et nationale ».

Elle est également accusée d’avoir retweeté des tweets postés par des dissidents en exil.

Shehab a déclaré à un tribunal saoudien qu’elle avait été victime d’abus et de harcèlement pendant sa détention, mais aussi avoir été soumise à des interrogatoires après avoir reçu des médicaments qui l’épuisaient.

Les accusations portées contre cette jeune femme ne seraient pas sans lien avec la rencontre du prince héritier Mohammed ben Salmane et le président Biden le mois dernier à Djeddah, sur fond de recrudescence des attaques répressives contre quiconque ose critiquer le prince héritier ou le gouvernement saoudien pour des abus bien documentés, déclarent certains observateurs

Les lois saoudiennes sont conçues afin de donner aux autorités le pouvoir de détenir des individus pour des lois antiterroristes vaguement définies telles que « trouble à l’ordre public » et « atteinte à l’unité nationale ».

Selon des groupes de défense des droits de l’homme et de proches, la communauté internationale devrait faire pression sur les autorités saoudiennes pour la libération inconditionnelle de Salma al-Shehab, annuler sa condamnation et libérer toutes les autres personnes actuellement détenues dans le royaume pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux.

Cet autre visage d’un grand pays limitrophe aux 7 pays membres de l’EAU appelé Arabie saoudite que dirige le prince Mohammed bin Salman (MBS) jette une ombre au tableau, surtout à l’heure où ce dernier est confronté à bien des défis qui ne pourront être relevés qu’avec le concours des femmes saoudiennes et le respect de leurs droits.

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