Le 8 septembre dernier, Women eLife titrait sous la forme interrogative » Georgia Meloni à la tête du gouvernement italien : é possibile ? »
Et le résultat des élections qui ont eu lieu le 25 septembre en Italie avec un taux de participation de 64% témoigne du succès remporté avant tout par son jeune parti Fratelli d’Italie, qui obtient plus de 26%, contre seulement 4% lors de la dernière élection nationale en 2018.
Bien que la Ligue de Matteo Salvini, considérée comme une force motrice à droite, ne recueille qu’environ 9 % des voix, contre plus de 17 % il y a quatre ans et que l’autre grand parti conservateur, Forza Italia de Silvio Berlusconi, n’obtienne qu’environ 8 % des voix, la coalition de droite récolte environ 43% des suffrages.
Ce score n’est pas une réelle surprise dans la mesure où ce dernier était largement anticipé dans les sondages d’opinion.
Toujours est-il que Georgia Meloni, 45 ans, va sans nul doute devenir la première femme Première ministre italienne à la tête d’un gouvernement qui sera le plus à droite depuis la Seconde Guerre mondiale.
À 45 ans, elle a beau déclarer avoir pris ses distances avec les origines néofascistes de son parti, en affirmant que la droite italienne « a remis le fascisme à l’histoire », cette victoire remportée en Italie, s’inscrit dans la loi des séries en Europe après que le bloc de droite Les Démocrates de Suède, formation nationaliste devenue la première force à droite l’a emporté face à la coalition de gauche de la première ministre sortante, Magdalena Andersson.
Qu’il s’agisse de la Suède comme de l’Italie, le slogan au parfum nationaliste porteur a été le même « Suède d’abord » et « Italie d’abord »
En jouant sur l’indignation, à travers des discours anti-élites et la mise en avant de sa propre histoire, la dirigeante de Fratelli d’Italia est parvenue à convaincre une partie importante de l’électorat.
Meloni et ses alliés sont confrontés à une liste impressionnante de défis, notamment la flambée des prix de l’énergie, la guerre en Ukraine et le nouveau ralentissement de la troisième économie de la zone euro.
C’est d’ailleurs ce qui explique que Georgia Meloni ait déclaré lundi aux partisans enthousiastes de son parti nationaliste des Frères d’Italie : « Nous devons nous rappeler que nous ne sommes pas au point final, nous sommes au point de départ. C’est à partir de demain que nous devons prouver notre valeur ».
Le succès électoral ne peut masquer que la coalition de droite est divisée sur certaines questions très sensibles qui pourraient être difficiles à concilier une fois au gouvernement.
Autant dire que le choix des ministres au sein de son gouvernement sera scruté avec beaucoup d’attention.
Quoi qu’il en soit, Georgia Meloni minimise les racines post-fascistes de son parti et le décrit comme un groupe dominant à l’instar des conservateurs britanniques.
Afin de rassurer ses voisins européens sur le plan géopolitique, elle s’est engagée à soutenir la politique occidentale sur l’Ukraine et à ne pas prendre de risques avec les finances fragiles de l’Italie.
Après l’élection, le 6 septembre, de la conservatrice Liz Truss à la tête du gouvernement britannique, celle de Giorgia Meloni représentante d’une extrême droite en Italie, le 25 septembre, risque néanmoins de provoquer quelques remous au sein d’une Union européenne qui ne manque pas de dossiers brûlants.