LA TENDANCE « CHILDFREE » EN PLEIN BOOM

Auparavant, on avait coutume de parler du « boom des natalités » comme s’il s’agissait d’une menace pour la prospérité de l’humanité. Or depuis quelque temps, cette crainte s’avère visiblement caduque, notamment en France.

Au vu des opinions exprimées par les femmes sans enfants en âge et en capacité de procréer âgées de 18 à 49 ans, lors d’une récente enquête, la représentation graphique de la famille nombreuse modèle, semble ne plus correspondre aux aspirations de nombreuses femmes.

En dépit d’une timide reprise des naissances l’année dernière, la natalité est structurellement en recul en France depuis le début des années 2010.
L’enquête commandée par le magazine Elle qui a été réalisée par l’Ifop auprès d’un échantillon national représentatif de 2 000 Françaises âgées de 15 ans et plus, témoigne que le désir d’enfants est en perte de vitesse.

Née aux États-Unis dans les années 1970, avant de se répandre principalement dans les pays développés, la tendance « chilfree » qui s’oppose au pronatalisme, qui s’est confirmée avec les luttes de la deuxième vague féministe, enregistre en France une tendance qui sonne un peu le glas du concept « kids » et famille nombreuse.

Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène.

Alors que la maternité a été l’idéal de la quasi-totalité des Françaises durant des décennies (98% en 2006), elle n’est plus aujourd’hui un rêve partagé par toutes les femmes.
13% des Françaises âgées de 15 ans et plus (+11 points depuis 2006) expriment leur préférence pour une vie sans enfant, et leur nombre est trois fois plus élevé chez les femmes sans enfant en âge et en capacité de procréer (31%).
De plus, la « famille nombreuse » (3 enfants et plus), qui était un idéal de vie pour près d’une femme sur deux, il y a encore une quinzaine d’années (49% en 2006), n’attire aujourd’hui plus qu’une Française sur trois (32%).

Interrogées plus spécifiquement sur les motifs de leur choix, les femmes ne désirant pas avoir d’enfants mettent surtout en avant des motifs reflétant une volonté de vouloir rester indépendantes et maîtresses de leur destin : 50% estiment qu’un enfant n’est pas indispensable à leur développement personnel et 48% citent l’envie de rester libre, deux motifs jusque-là plutôt associés à la gent masculine…

Les différentes crises qui touchent le monde actuel semblent aussi constituer des motifs de dissuasion, mais moins importants : 39 % des femmes évoquant les risques liés à l’évolution du climat, 37 % les crises politiques et sociales et 35 % la crainte de surpopulation.

Les résultats de cette enquête montrent également que les Françaises ne sont plus enfermées dans l’idée qu’être en couple doit être un préalable indispensable pour avoir un enfant.
Avec l’ouverture de la PMA pour toutes il y a un an, près d’une Française sur deux (47%) déclare aujourd’hui qu’elle pourrait se lancer seule dans l’aventure en étant célibataire.

Les opinions recueillies reflètent une tendance de fond déjà observée lors de précédentes enquêtes sur les raisons à l’origine de la renonciation d’avoir des enfants :
• absence d’instinct paternel ou maternel ;
• absence d’intérêt pour les tâches propres à la vie de parent ;
• sentiment d’incapacité d’être un parent responsable ;
• refus de sacrifier son temps pour des enfants ;
• refus d’engager les dépenses liées au fait d’avoir des enfants.

Pourtant, le développement et l’harmonie de la société qui souffre dans nos pays développés d’un très net vieillissement de sa population, reposent en grande partie sur la dynamique du taux de natalité.

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