Aujourd’hui, Rahmina Paullete n’a que 17 ans.
Cette jeune Kényane militante écologiste sera à Sharm el-Sheikh, en Egypte, où se tient cette semaine la COP27.
Car si Greta Thunberg a jugé inutile de faire le déplacement considérant que ce type d’évènement n’est porteur que de « blablas », elle estime pour sa part qu’il est indispensable de donner de la voix et de se faire entendre.
Dés l’âge de 15 ans, Rahmina a lancé une campagne intitulée : »Let Lake Victoria Breathe Again », pour la restauration des écosystèmes du lac, en organisant des pétitions en ligne et des marches.
À Kisumu, au bord du lac, où Rahmina a grandi, les changements spectaculaires dans l’environnement dus au réchauffement climatique sont constatés par la population.
Les pluies diluviennes ont fait gonfler bon nombre des plus grands lacs du Kenya à des niveaux jamais vus depuis au moins un demi-siècle, certains de plusieurs mètres ou plus, après des mois de précipitations extrêmes que les scientifiques jugent liés au changement climatique.
Ce phénomène provoque d’immenses inondations, chassant des milliers de personnes de leurs maisons.
Si António Guterres, secrétaire général de l’ONU, a tenu à avertir les leaders mondiaux lors de l’ouverture de la COP27 en déclarant : « Nous sommes sur une autoroute vers l’enfer climatique avec le pied sur l’accélérateur.
Notre planète approche à grands pas de points de basculement qui rendront le chaos climatique irréversible. » Rahmina Paullete porte son propre message qui va dans le même sens.
Selon l’adolescente : “Si nous pouvons tous nous rassembler et lutter pour ce qui est juste, cela rendra le monde meilleur”. D’où son appel : “Dirigeants mondiaux, s’il vous plaît, agissez avec nous !”.
Il est vrai que le Kenya fait partie des pays d’Afrique les plus menacés par le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes.
Avec une économie qui dépend largement du tourisme et de l’agriculture, l’augmentation de la chaleur et les sécheresses récurrentes contribuent à de graves pertes de récoltes et de bétail, entraînant des famines, des déplacements de population et d’autres menaces pour la santé et le bien-être humains.
Le littoral du Kenya, principalement de faible altitude, et les îles environnantes, sont menacés par l’élévation du niveau de la mer, avec des implications importantes pour le secteur de la pêche et la protection contre les tempête.
Dans le cadre du premier plan d’action (2013-2017), la loi de 2016 sur le changement climatique, la première législation dédiée au changement climatique en Afrique, a mis le gouvernement kényan dans l’obligation d’élaborer des plans d’action pour guider l’intégration du changement climatique dans les fonctions sectorielles du pays.
Depuis, un nouveau Plan d’action national quinquennal sur le changement climatique (NCCAP), couvrant la période 2018-2022, a été lancé pour permettre au Kenya de s’adapter au changement climatique et réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le NCCAP 2018-2022 vise à promouvoir les objectifs de développement du Kenya en fournissant des instruments et calculs qui permettent un développement résilient au changement climatique et à faible émission de carbone.
Cette stratégie met l’accent sur le développement durable et donne la priorité à l’adaptation, reconnaissant l’importance d’accroître la résilience climatique des groupes vulnérables, notamment les femmes, les jeunes, les personnes handicapées et les communautés marginalisées et minoritaires.
Conformément à la Constitution du Kenya, les actions ont été élaborées grâce à de vastes consultations avec plus de 1 000 parties prenantes du Parlement, des gouvernements nationaux et des comtés, de la société civile, du secteur privé, des groupes de jeunes, des groupes de femmes et des représentants de groupes marginalisés et minoritaires, y compris les personnes handicapées, les pasteurs, les utilisateurs des ressources forestières et les communautés de pêcheurs.
Le NCCAP 2018-2022 définit sept domaines d’action prioritaires pour le climat avec des mesures d’adaptation et d’atténuation.
Des actions concrètes sont identifiées dans les domaines de l’environnement politique et réglementaire, du renforcement des capacités et de la gestion des connaissances, de la technologie et de l’innovation, du financement climatique et de la mesure, de la notification et de la vérification plus (MRV+).
À la COP26, Rahmima avait revêtu un t-shirt de “Fridays for future”, mouvement créé par la Suédoise Greta Thunberg, devenue une figure emblématique de la mobilisation des jeunes contre le dérèglement climatique.
Mannequin professionnelle, Rahmina Paullete a conscience de pouvoir jouer un rôle majeur pour sa génération et celles qui suivront.
Éviter un « désastre mondial”, cette jeune fille qui veut se consacrer aux relations internationales et sait à quoi font face les gens, surtout les gens des zones les plus affectées par le réchauffement climatique et les pollutions en tous genres, compte bien proposer des solutions concrètes.
En regardant sa photo, force est de constater que Rahmina Paullete montre la direction à prendre pour assurer un meilleur avenir.
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