C’est la raison pour laquelle, Women eLIfe s’est empressé de commander l’impression d’un billet à son effigie, quitte à oublier l’euro.
La proposition de la première ministre italienne ne correspond ni à une orientation écologique, ni à une volonté d’assouplir la politique migratoire. Il s’agit en réalité d’un retour au paiement cash.
En proposant de donner aux commerçants italiens le droit de refuser les paiements numériques jusqu’à 60 euros, et de porter le plafond des transactions légales en liquidités de 1 000 à 5 000 euros, Giorgia Meloni sort à deux jours de l’hiver la stratégie du bas de laine.
À contre-courant de la tendance mondiale à la monnaie électronique, son projet consiste à bannir la carte bancaire, estimant qu’il n’est plus « tolérable de faire peser sur l’économie une taxe cachée, dans le but d’engraisser les banques, d’espionner le comportement des consommateurs et de faire de l’argent facile ».
Cela dit, les Italiens n’ont jamais été des mordus du paiement numérique. En 2019, une étude montrait que 82 % payaient leurs transactions en cash, contre 73 % pour la moyenne européenne.
De plus, la dépense moyenne par CB ne dépasse pas 43 euros.
Comment interpréter cette curieuse volonté de retour en arrière ?
Est-ce une façon de remercier artisans et commerçants qui ont voté pour l’extrême droite lors des élections, en septembre dernier ?
Ou alors, s’agit-il d’une dérive propre à encourager l’évasion fiscale ?
Women e Life n’est pas loin de penser que ce retour aux pièces et billets annonce le come back d’une pratique qui a déjà cours et pourrait encourager dans le même temps l’échange marchandises.
« Je te donne six œufs en échange de quoi tu me donnes un fromage. »
Mais attention: si la monnaie sonnante et trébuchante revient au devant du commerce, prenez garde aux pièces et billets restés sous un matelas !
Un denier à l’effigie de Charlemagne est considéré comme une œuvre de l’art monétaire carolingien. Et ça vaut un prix fou !
Mais outre les paiements numériques, Georgia Meloni s’est elle penchée sur les monnaies virtuelles qui, à l’instar des linden dollars ou du bitcoin, présentent pour point commun avec la monnaie électronique d’être stockées sous un format digital.
Les transactions sont effectuées en dehors du système financier régulé, sans recours à des mécanismes de compensation gérés par des établissements du secteur bancaire. C’est pourquoi on les qualifie parfois également de « monnaies privées ».
Toutefois, selon les règles mises en place aux États-Unis, les entreprises gérant de la monnaie virtuelle doivent notifier au Trésor toute transaction de valeur supérieure à 10 000 dollars.
Par ailleurs, un site Internet permettant d’acheter de la drogue avec la monnaie virtuelle bitcoin a été fermé.
Pour conclure, le message de ce billet s’adresse à Giorgia Meloni : « N’allez pas, sur promotion de petite monnaie, créer un différend en Europe propre à semer le désordre dans le système monétaire déjà confronté à bien des tensions. »
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