Il est aujourd’hui difficile de dire quelle est la situation la plus délicate et par définition la moins enviable de chacune des deux femmes dont il est question et qu’il s’avère intéressant de suivre dans leurs démarches et interventions.
Surtout lorsqu’on se penche sur deux points chauds auxquels elles sont confrontées, ces derniers constituant des sujets dominants de l’actualité, dans des registres très différents.
La première, cheffe du gouvernement français, est exposée à une massive contestation à l’échelle nationale sur fond d’une question de société qui bien qu’exempte de violence, a trait à la réforme des retraites qui ne vas pas sans soulever l’inquiétude de nombreux Français.
La seconde qui n’est guère mieux lotie, se trouve entre autres confrontée à un problème majeur d’une tout autre nature et dimension qui frappe aux portes de l’Europe, voire résonne au niveau international, avec la guerre en Ukraine.
D’un côté, Elisabeth Borne, 61 ans, Première ministre, monte au créneau pour défendre mordicus une réforme des retraites depuis longtemps dans les tuyaux, tout en caressant l’espoir de convaincre certains députés susceptibles de soutenir le bien fondé du projet.
De l’autre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, 64 ans, visiblement bien loin de battre en retraite, s’attelle à une mission dont la complexité n’échappe à personne.
Alors qu’elle doit rencontrer à Kyiv vendredi, le président Zelenskiy pour des discussions approfondies sur la guerre, de nouvelles sanctions contre la Russie et l’intégration de l’Ukraine dans le marché intérieur de l’UE, elle affiche cette même fermeté qui en impose.
Elisabeth Borne qui s’est exprimée hier soir sur France 2 pour défendre la réforme des retraites, s’arme en vue du débat parlementaire qui doit débuter en séance publique à l’Assemblée nationale, lundi prochain.
Un rendez-vous que la cheffe du gouvernement espère être utile pour confronter les oppositions et surtout parvenir à un compromis sans avoir à recourir à un nouveau 49.3
Ursula von der Leyen doit pour sa part tout mettre en œuvre pour tempérer les attentes de l’Ukraine d’une adhésion accélérée à l’UE. Tout doit être fait pour éviter les déclarations publiques négatives qui pourraient affaiblir le moral et nuire aux efforts de Zelenskiy pour projeter un avenir européen pour les Ukrainiens.
Avant le sommet, Von der Leyen s’est rendu jeudi à Kyiv avec 15 commissaires européens. C’est la première fois qu’autant de hauts responsables bruxellois ont eu des entretiens avec un gouvernement dans une zone de conflit.
S’exprimant aux côtés de Zelenskiy jeudi, elle a fait l’éloge des efforts de l’Ukraine pour rejoindre l’UE, déclarant: « Votre endurance et l’endurance de votre peuple et votre détermination à rejoindre l’Union européenne sont impressionnantes. »
Von der Leyen a félicité l’Ukraine d’avoir « réagi si rapidement » pour s’assurer que la lutte contre la corruption « donne des résultats tangibles et s’intensifie ».
Elle a également salué les « progrès impressionnants » de l’Ukraine pour répondre aux sept exigences énoncées dans l’avis de la commission sur le statut de candidat de l’Ukraine.
Ces sept étapes comprennent la réforme de la Cour constitutionnelle ukrainienne, la réduction de l’influence des oligarques dans la vie publique et la lutte contre la corruption par des enquêtes proactives et efficaces.
Sur ces deux sujets très différents au niveau national et européen, l’incertitude prédomine, sans qu’on puisse savoir ce qu’il adviendra réellement de ces manœuvres, tant en politique intérieure qu’en politique européenne et diplomatie.
En France, bien que déterminée à faire passer quoi qu’il lui en coûte en termes de popularité sa réforme des retraites, Elisabeth Borne va une nouvelle fois devoir faire face à une opposition qui n’hésite pas à procéder à des tirs de barrage à coup d’amendements en série.
De plus, les manifestations et menaces de grèves brandies par les syndicats, démontrent que ce projet de réforme a sans nul doute pêché par défaut dans sa présentation pour qu’il se trouve en l’état contesté par une majorité de Français.
Quant à Ursula von der Leyen, elle se trouve en terrain miné compte tenu du différend avec la Russie et un Vladimir Poutine qui refuse de lâcher son « opération spéciale » d’annexion de territoires ukrainiens et n’hésite pas à brandir des menaces au dela d’actes de guerre qui font déjà de trop nombreuses victimes parmi la population civile .
Quoi qu’il en soit, force est de reconnaître que ces deux femmes font, chacune dans leur rôle, preuve d’une véritable détermination et pugnacité. Toutes deux font honneur aux femmes compte tenu des responsabilités qui sont les leurs.
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