POUR QUE FILLES ET FEMMES N’HÉSITENT PLUS À DIRE « JE STEM »

En ce jour de Saint-Valentin, Women eLife ne pouvait, sous aucun prétexte, être hors sujet.
Aussi d’attirance et de passion pour les sciences, qui passent par sensibilisation, témoignages, rencontres, il est donc question.

Cette chronique s’accroche à celles consacrées jusqu’ici à la place et aux rôle de filles et femmes, dont les déclarations d’amour pour les STEM font cruellement défaut en raison de préjugés et tabous.

Face à cette situation, Women eLife a jugé particulièrement encourageant de s’arrêter sur l’excellente initiative prise par les organisateurs la journée « Sciences, un métier de femmes ! » qui aura lieu, le 7 mars 2023, à Lyon, pour la 7ème année consécutive.

Co-organisée par l’association Femmes & Sciences, le LabEx ASLAN et les laboratoires CNRS ICAR et CRAL, cette journée rassemble près de 500 lycéennes de l’Académie de Lyon pour les convaincre d’avoir confiance en leurs capacités de réussir.

Très appréciée par les lycéennes, plusieurs élèves de Terminale ayant déclaré avoir changé leurs vœux sur ParcoursSup, cette opération de sensibilisation, d’information et d’échanges est largement plébiscitée par le corps enseignant.
Spécifiquement destinée aux lycéennes, elle offre à ces dernières la possibilité de rencontrer des femmes : techniciennes, ingénieures et chercheures travaillant des domaines technologiques et scientifiques variés, dans le secteur public comme dans le privé.

On comprend toute l’importance que revêt cette journée « Sciences, un métier de femmes » lorsqu’on sait que depuis la dernière réforme des lycées, le nombre de filles avec une doublette scientifique est passé de 95 000 filles à moins de 68 000 en 2021. C’est un recul de plus de 15 ans pour l’engagement des filles.

Pourtant, une étude du MENESR (2016), montre que les filles réussiraient mieux le Bac (91% d’entre elles l’obtiennent) que les garçons (86%). Parmi elles, 46,7% ont passé un Bac scientifique mais avec une grande disparité quant aux options choisies : 49% ont pris SVT, 25% en chimie et seulement 19% en mathématiques, et ce chiffre chute encore plus pour l’informatique et les sciences numériques, seulement 4%, et les sciences de l’ingénieur (3%).

Dans le monde professionnel et de la recherche, au CNRS, les femmes représentent moins de 20% des ingénieures, assistantes ou techniciennes en calcul scientifique ; respectivement 18% et 20% en sections 6 et 7, sciences de l’information ; 19% en section 41, mathématiques. Les chiffres sont sensiblement les mêmes au CNU (Conseil National des Universités).

Selon les organisateurs de cette journée, il s’agit d’un problème culturel, lié à l’éducation et au formatage modelé par la société et les médias. En cause des stéréotypes qui entraînent des préjugés tenaces qui contrarient la projection des jeunes filles vers ces métiers et les conduisent à ne pas entreprendre des études pour y parvenir.

Pourtant, notre société est confrontée à d’immenses défis auxquels les filles et femmes sont sensibles : problème des ressources en eau, alimentation, santé, énergie, réchauffement climatique, etc.
Et toutes les compétences sont nécessaires pour les relever, à commencer par celles des femmes qui, jusqu’à présent, n’ont pas été assez reconnues et mises à profit, privant la société de nombreux talents.

C’est donc à Lyon que l’ENS a accepté de mettre à disposition l’amphithéâtre et l’atrium pour cette journée qui débutera par de courts discours d’ouverture, puis l’intervention d’une sociologue spécialiste du genre.
Alors que la plupart des lycéennes ne connaissant pas de femmes scientifiques pouvant leur servir de référence, cette journée répondra au problème grâce à la participation d’une trentaine de femmes : techniciennes, ingénieures et chercheures en poste, post-doctorantes et jeunes doctorantes travaillant dans des domaines variés.
Ces marraines présenteront leur travail et leur parcours d’études et professionnel afin de déclencher des discussions avec les jeunes filles. De plus, une quinzaine de binômes permettront d’intervenir dans une quinzaine de lycées de la région Auvergne Rhône-Alpes.
Des capsules vidéo sont également prévues, notamment celles de Françoise Barré-Sinoussi (marraine d’honneur en 2018) et de Najat Vallaud-Belkacem (marraine d’honneur en 2020).

Les formations scientifiques et technologiques débouchent sur des métiers captivants à des niveaux et dans des domaines très variés. Les parcours sont multiples et conduisent aux métiers de demain; les filles ne doivent pas se censurer et s’en exclure.

Comme pour les précédentes éditions, une auteure de BD, Leah Touitou, produira un rendu sous forme de bande dessinée, qui sera diffusé aux jeunes filles et plus largement sur Internet afin d’augmenter l’impact de la journée « Sciences, un métier de femmes ! ».
Une belle journée en perspective !

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