UNE VIOLENCE POLICIÈRE INADMISSIBLE EN DÉMOCRATIE

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Sur fond de manifestations et grèves liées à la réforme des retraites, une question nous semble se poser.
Quelle différence y a t’il entre ces deux images de répression policière qui soulèvent l’indignation ?
Malheureusement aucune, mis à part le fait qu’elles illustrent une même violence policière qu’on imaginait n’appartenir qu’à des pays en proie à des dictatures !
Pourtant, si l’une a été prise dernièrement à Téhéran, l’autre a bel et bien été saisie hier à Paris.

Ces deux images témoignent de l’extrême violence dont font preuve des brigades policières motorisées, appelées à intervenir lors de manifestations en Iran comme en France.
Face à ces charges de brigades légères extrêmement mobiles, on est en droit de s’inquiéter du recours à ce mode d’action policière, tant il semble dépasser l’entendement en démocratie.

À Téhéran, la brigade motorisée est apparue lors des manifestations provoquées par la mort de Masha Amini, cette jeune iranienne de 22 ans qui ne portait pas correctement son voile, puis a entrainé le soulèvement des Iraniens et Iraniennes sous le slogan « Femme, vie, liberté » pour dénoncer le caractère tyrannique du régime en place guidé par un islamisme radical.

En revanche, celle de droite a été prise mercredi, à Paris, lors de l’intervention des BRAV-M, Brigades de répression de l’action violente motorisées, pour disperser les manifestants rassemblés en réaction à la réforme des retraites dans un pays qui a pour devise  » liberté, égalité, fraternité » où le droit de manifester est reconnu comme fondamental.

Le caractère insupportable des images d’une rare violence qu’il a été donné de voir se doit d’être condamné.
Rien ne peut justifier que des policiers de la BRAV-M agissent comme leurs homologues La Muttawa ou officiellement Hay’ah, nom de la police religieuse dans certains pays musulmans, dont le rôle est d’appliquer les principes de la charia dans la sphère publique.

Créées en mars 2019 par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, les BRAV-M, composées de binômes formés d’un pilote motocycliste et d’un policier, ces unités sont formées lorsque les autorités craignent des actions violentes dispersées.

Mais aujourd’hui, au vu du triste spectacle auquel il est possible d’assister, on est en droit de s’étonner que la Préfecture de police définisse ainsi leur objectif: «disperser les regroupements, selon un emploi de la force gradué et proportionné et procéder à un maximum d’interpellations».

Il n’a jamais été question que les BRAV-M frappent à tout va sur des manifestants voire que les motos passent sur des corps à terre.

Ce déploiement des BRAV-M n’est pas sans rappeler les Voltigeurs, ces policiers montés à deux sur une moto, l’un pilotant, l’autre armé d’un «bidule», une grande matraque de bois, pour disperser les manifestants et pourchasser les casseurs, unités qui avaient été dissoutes en 1986 à la suite de la mort de Malik Oussekine, un étudiant roué de coups par trois voltigeurs en marge de contestations étudiantes à Paris.

En France, savoir différencier manifestants pacifiques et black blocs n’est certainement pas à première vue la chose la plus difficile, ces derniers étant repérables sans jumelles.
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