Women eLife ne peut passer sous silence la récente disparition à l’âge de 87 ans de Glenda Jackson, l’une des plus grandes stars britanniques des années 1960 et 1970, qui a remporté entre autres deux Oscars.
Tout d’abord avec « Women in Love » réalisé par Ken Russell, en 1970, qui a été pour cette actrice son premier grand film dans lequel on la découvre dansant devant ce bétail caractéristique d’une race bovine écossaise originaire de la région des Highlands, puis avec « A Touch of Class », un film de Melvin Frank, tourné en 1973, où elle joue le rôle d’une femme divorcée prise au piège dans un amour impossible avec un homme marié.
Glenda Jackson présente pour particularité d’avoir su mener avec la même énergie et le même talent une double vie avec d’un côté le théâtre et cinéma et de l’autre la politique, avant que le 7e art ne la rattrape 27 ans plus tard pour lui permettre de boucler son parcours d’actrice.
Fille d’un maçon et d’une femme de ménage, elle travaille d’abord comme employée dans une pharmacie et suit des cours d’art dramatique pour amateurs avant de s’inscrire à l’Académie royale d’art dramatique de Londres et de partir en tournée. C’est ainsi que le metteur en scène Peter Brook la repère et l’engage en 1963 pour jouer Ophélie dans Hamlet.
Mais après trente-cinq ans de carrière au théâtre et au cinéma, elle se lance en politique pour combattre Margaret Thatcher qu’elle accuse de détruire la société britannique.
Elue en 1992 comme députée travailliste de la banlieue londonienne, elle conserve sa circonscription jusqu’en 2015 et s’illustre par une attention particulière pour les pauvres, les chômeurs et les malades.
Nommée ministre des transports dans le gouvernement de Tony Blair de 1997 à 1999, elle en devient une farouche opposante après l’invasion de l’Irak en 2003.
Après s’être retirée de la politique, Glenda Jackson a réalisé trois films : un pour la télévision, « Elizabeth is Missing », et deux pour le grand écran, « Mothering Sunday » et « The Great Escaper » dont elle avait récemment terminé le tournage et dans lequel elle partage la vedette avec Michael Caine, qui sortira en salle en octobre prochain.
The Great Escaper raconte l’histoire de Bernard Jordan, un vétéran de la guerre qui, en 2014, qui s’est enfui de sa maison de retraite à Hove pour rejoindre les événements de l’anniversaire du jour J en Normandie.
Sa femme, Irène, l’a poussé à le faire. Le film, reflète aussi son histoire, l’histoire d’une femme qui se meurt et met de l’ordre dans sa vie.
Féroce, sensuelle, cérébrale : Glenda Jackson a apporté la classe au cinéma.
Car Glenda Jackson n’habite pas seulement un rôle, elle le possède – ou lui la possède.
Tous ceux et toutes celles avec qui elle a travaillé dans l’univers du théâtre et du cinéma témoignent de leur admiration à son égard.
Elle disposait d’un pouvoir de concentration et d’un intellect remarquables. Elle était drôle et retenait l’attention en raison de ces qualités.
Décrite par celles et ceux qui ont eu la chance de la côtoyer comme un phare pour sa profession et une femme qui a milité pour tout ce en quoi elle croyait avec la même passion, humanité et humour qu’elle portée à ses rôles, Glenda Jackson n’a jamais cessé de surprendre.
Jusqu’à son dernier rôle, elle était sur le plateau tous les matins à 8h. Elle n’avait pas besoin de scénario ; elle connaissait chaque ligne, savait où elle se trouvait exactement.
Et finalement, il n’est pas interdit de penser qu’en nous quittant, elle ait pris l’ascenseur pour aller fumer une cigarette, histoire de vous laisser le temps de la retrouver dans l’un des films qui ont marqué sa carrière grand écran.
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