La visite en France de Narendra Modi, Premier ministre indien, invité d‘honneur du défilé national du 14 juillet, intervient au moment où son pays, 5e puissance mondiale, s’inscrit parmi les locomotives de l’économie.
Avec ses 1,4286 milliard d’habitants, ce pays à la fois client et fournisseur, pourrait devenir le plus peuplé au monde sous peu et dépasser de plusieurs têtes la Chine.
D’autant que les performances sont au rendez-vous, le PIB indien ayant crû de 7,2 % lors de l’année fiscale 2022-2023, une performance supérieure aux prévisions.

Ce pays extrêmement jeune, 40 % de la population ayant moins de 25 ans, néanmoins masculin et encore inégalitaire, dispose de solides atouts.

Les femmes indiennes qui représentent 48 % de la population contre 52 % d’hommes, a encore aujourd’hui de nombreux défis à relever, même si de notables progrès ont été enregistrés au fil des décennies.

Il est vrai que l’actuel gouvernement a mis en œuvre plusieurs programmes et politiques visant à améliorer la santé, l’éducation et les opportunités économiques des femmes.
On observe d’ailleurs une augmentation significative du nombre de femmes faisant partie de la population active de l’ordre de 23,5 % contre 48,8 % en France.
De plus, les femmes indiennes ont atteint des postes élevés dans divers domaines, y compris la politique, les affaires et le divertissement.

La discrimination fondée sur le sexe, la violence à l’égard des femmes et les inégalités salariales restent cependant des problèmes majeurs. Le fœticide et l’infanticide féminins, en particulier dans les zones rurales, restent préoccupants. La sûreté et la sécurité des femmes demeurent également un problème important, de nombreux incidents de harcèlement et d’agression sexuels étant signalés chaque année.

Sans revenir dans le détail sur les diverses mesures qui ont été adoptées au cours des décennies précédentes, force est de constater qu’en Inde, les femmes ont parcouru un long chemin en termes de droits légaux, bien qu’il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour garantir l’égalité des sexes et la protection contre la discrimination et la violence.

Si de nombreuses réformes ont permis d’uniformiser les règles du jeu pour les femmes, il reste encore beaucoup à faire.

Dans ce contexte, l’ONU estime qu’en Inde, la réalisation de l’égalité des sexes pourrait ajouter près de 700 milliards de dollars au PIB 2025. Le Fonds monétaire international (FMI) considère pour sa part que l’Inde pourrait augmenter son PIB de près de 27 % en parvenant à une participation plus équitable des femmes parmi la population active.

Une orientation qui correspond à l’approche récente de l’Inde en matière de croissance économique et de politique économique, au cours des dernières années, qui s’est concentrée sur une voie ascendante et inclusive en termes de développement économique. pour ce faire, l’accent est mis sur les entreprises appartenant à des femmes et à des jeunes, les technologies numériques et le développement ciblé des compétences.
Dans cet esprit, l’Inde a pris diverses initiatives en ce qui concerne les changements dans la politique commerciale et le renforcement des capacités pour l’accès numérique, le secteur financier et l’amélioration des compétences commerciales.

En novembre 2022, sur les 205 MPME présentes lors de la Foire commerciale internationale de l’Inde à Delhi, 74 % étaient dirigées par des femmes affichant leurs produits dans 26 secteurs tels que le textile, l’alimentation, la métallurgie, la fTagrancee, la chaussure, le jouet, la chimie, l’électricité, le cuir, le plastique, le caoutchouc, la pierre précieuse et la joaillerie, entre autres.

Le rôle de l’Inde dans l’Indo-Pacifique est considéré comme crucial et l’inclusion des femmes dans le commerce peut jouer un rôle important dans la promotion du commerce équitable; la résilience de la chaîne d’approvisionnement; les infrastructures, l’énergie et la décarbonation, sans oublier la lutte contre la corruption.

Pour maintenir l’impact au niveau local, différentes initiatives nationales ont été prises à l’instar de la création de centres d’incubation de startups réservés aux femmes avec des parcs industriels destinés aux femmes pour un écosystème sûr et durable.

Il n’est pas inutile de rappeler que l’Inde a été pionnière dans l’organisation des femmes dans le secteur de l’informatique et des nouvelles technologies, à travers la création de groupes d’entraide tels que le Forum des femmes qui travaillent et la promotion des travailleurs indépendants de toutes les associations de femmes (SEWA).

Toutefois, en, dépit des progrès accomplis ces dernières années, le manque de compétences et de formation en matière d’éducation compromet la capacité des femmes à s’engager dans des activités de plus grande valeur.
Pour répondre à ces objectifs, des formations dirigées par des organismes donateurs en partenariat avec les gouvernements des États peuvent se concentrer sur des domaines tels que le développement des entreprises, le contrôle de la qualité, la commercialisation, la distribution, l’accès au financement et l’utilisation d’intrants et de technologies agricoles de qualité supérieure, cruciaux pour soutenir la participation des femmes rurales et l’augmentation de la valeur filière dans les filières agricoles exportatrices.

Toutefois, les données du 73e cycle de l’enquête nationale ont montré que le montant des prêts auxquels les femmes entrepreneurs ont accès reste inférieur de plus de 50 % aux montants auxquels leurs homologues masculins ont accès.

Outre le commerce et la finance, le secteur des énergies renouvelables visant à promouvoir des solutions énergétiques propres, le rôle des femmes en Inde est inscrit au programme.

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