L’élection qui se joue en Équateur, le plus petit des États andins (273 560 km2) et néanmoins le plus densément peuplé d’Amérique du Sud (55 hab./km2), permet de rappeler que ce pays riverain du Pacifique, entre Colombie et Pérou, traversé par la cordillère des Andes, est confronté à de multiples problèmes.
Toutefois, en dépit de l’augmentation de la criminalité dû à l’impact délétère du narcotrafic, du climat de violences et des difficultés économiques, les chiffres officiels de participation montrent que 82% des électeurs, conscients des enjeux du scrutin, se sont rendus aux urnes dimanche dernier.
La candidate du parti Revolución Ciudadana, Luisa Gonzalez, 45 ans, héritière désignée de l’ancien président socialiste Rafael Correa (2007-2017) qui vit en exil en Belgique suite à sa condamnation à huit ans de prison pour corruption en 2020 par contumace, est arrivée en tête dimanche 20 août, avec 33,3 % des voix.
Elle devra donc affronter au second tour Daniel Noboa, le fils de l’éminent homme d’affaires bananier et ancien candidat à la présidentielle Álavaro Noboa, qui a pour sa part recueilli 23,7 % des suffrages.
Si Diana Atamaint, la présidente du conseil électoral national, a qualifié cette élection de « pacifique et sûre », 100 000 soldats ayant été déployés à travers le pays pour protéger le processus électoral, des cyberattaques ont été signalées. Ces dernières ont ciblé le système de vote électronique utilisé par les Équatoriens vivant à l’étranger au nombre de 300 000.
Bien que ces attaques n’aient pas perturbé le décompte des voix, Russie, Ukraine, Chine, Inde, Pakistan, Indonésie, Bangladesh, sont autant de pays cités comme fauteurs de troubles.
Quoi qu’il en soit, il faudra attendre les résultats du second tour qui aura lieu le 15 octobre, pour savoir qui sera finalement appelé à ne gouverner l’Équateur que pendant moins d’un an et demi, en raison du mandat inachevé du président sortant Guillermo Lasso qui a convoqué des élections anticipées en mai pour éviter la destitution par un parlement hostile.
Bien que peu connue, Luisa Magdalena González Alcívar qui est née à Quito, est une avocate et femme politique équatorienne qui a occupé divers postes sous le gouvernement de l’ancien président Rafael Correa qu’elle compte rappeler à ses côtés en cas de victoire.
Plusieurs de ses prises de position méritent de figurer dans ce point d’étape, la candidate ayant notamment souligné que les États-Unis devaient respecter « l’autodétermination » du pays.
Lors du débat de la 758e session de l’Assemblée nationale le 17 février 2022, au cours duquel la dépénalisation de l’avortement en cas de viol a été évoquée, Luisa González a adopté une position en faveur de la vie, en se basant sur l’inexistence d’un cadre réglementaire approprié pour légaliser l’avortement libre et volontaire.
Avant qu’elle n’annonce sa campagne présidentielle en 2023, la candidate a également fait l’objet de critiques. Un examen spécial a en effet révélé que González faisait partie des parlementaires ayant utilisé des avions privés pour se rendre dans divers pays considérés comme des paradis fiscaux, tels que les Émirats arabes unis, le Luxembourg, le Panama, le Cap-Vert, Belize, Barbade et Trinité-et-Tobago.
Luisa Gonzalez assure que sa priorité sera de combattre la « très grave infiltration du trafic de drogue » en Equateur et de retrouver les faibles taux de morts violentes enregistrés du temps du gouvernement de Rafael Correa, accusé par ses opposants d’avoir pactisé avec les bandes criminelles.
Concernant son penchant écologique, il est intéressant de préciser que le scrutin de dimanche comprenait également deux référendums environnementaux, tous deux susceptibles de bloquer l’exploitation minière dans la forêt de Chocó Andino près de Quito et le développement d’un bloc pétrolier à Yasuní ITT, une étendue de parc national riche en biodiversité en Amazonie.
À la question de savoir si le gouvernement devait arrêter l’exploitation pétrolière du parc naturel du Yasuni, autrement dit laisser le brut « indéfiniment dans le sous-sol », 58,9 % des Equatoriens ont répondu « oui ».
Au vu de ce résultat, les écologistes et autres défenseurs de l’environnement n’ont pas manqué de célébrer une victoire historique « pour l’Equateur et pour le monde entier ».
En marge de cette actualité politique, la richesse patrimoniale de l’Équateur ne peut échapper à la curiosité.
Qu’il s’agisse de Quito, la capitale et de son centre historique colonial qui a été classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Du parc national des Galápagos et sa réserve marine qui fût le tout premier site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 1978.
De l’héritage inca et de Cuenca, une ville sortie de terre dans la vallée de Paucarbamba au Sud de l’Equateur, perchée à 2530 mètres d’altitude…
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