La présentation par Emmanuel Macron d’un plan visant à mener une politique écologique française de progrès sans plus attendre, a visiblement été diversement appréciée par les observateurs avertis et la presse qui s’est fait l’écho des mesures annoncées.
Il est vrai que les défis à relever pour assurer une transition énergétique impliquant la décarbonation de notre économie au vu d’un changement climatique dont les effets pervers et la nette tendance à une aggravation plus rapide que prévu, met la France à l’instar de tous les pays industrialisés et développés au pied du mur.
Pour comprendre ce qu’il se passe aujourd’hui et conduit légitimement à s’interroger, il n’est pas inutile de revenir sur ce que révèle quelques réflexions ayant donné lieu à des actions de bon aloi, en des temps pas si lointains.
Créée en 1978, la première revue professionnelle consacrée à la réhabilitation rénovation restauration de l’habitat ancien, baptisée RHa, s’était fixée pour objectif de déclencher une prise de conscience des acteurs du secteur de la construction, compte tenu des immenses possibilités offertes par ce type d’interventions.
À l’époque, les professionnels du bâtiment et le président de la FFB en personne, avaient qualifié ce créneau de : « tarte à la crème ».
Les professionnels du secteur défendaient en effet avant tout mordicus, l’impérieuse nécessité de construire 500.000 logements neufs par an.
Il fallut donc faire preuve de pouvoir de conviction pour que soit admis l’intérêt de procéder à l’amélioration du parc immobilier ancien et existant datant pour sa part du boom des années 50-60.
D’où la démarche consistant à convaincre que ce type d’activités constituait un marché porteur en termes d’activités pour toutes les entreprises et par voie de conséquence une solution permettant de répondre aux besoins des Français en termes de logements.
D’ailleurs, l’intérêt de se saisir de cette opportunité donna très rapidement des résultats sonnants et trébuchants. Dés les années 80, les travaux de réhabilitation, rénovation et restauration, ont représenté plus de 80% des activités des entreprises du bâtiment, en milieu urbain, mais aussi rural.
Ce nouveau marché a bien entendu dû s’accompagner de formation des entrepreneurs, appelés à recourir à des techniques ancestrales mais également à nombre d’innovations, la pompe à chaleur figurant déjà au programme.
Aujourd’hui, le résultat des actions qui ont été menées est à la fois visible, mesurable et appréciable.
Personne ne peut regretter d’avoir participé et soutenu cette revitalisation régénération d’un patrimoine bâti frappé de vétusté, même si beaucoup reste encore à faire dans ce domaine pour répondre à de nouveaux impératifs liés aux économies d’énergie.
En 1996-1997, un autre évènement est survenu sur fond d’immeubles de bureaux devenus obsolètes et souvent abandonnés.
Cette crise de l’immobilier de bureaux a conduit à se poser une question récurrente.
Et face au manque criant de logements, l’idée de transformer les surfaces de bureaux, friches industrielles et autres, en logements individuels et collectifs, a fait son apparition.
Pour répondre à ce nouveau défi, le créateur et rédacteur en chef de la revue RHa ( Réhabilitation, rénovation restauration de l’habitat ancien), partisan de ce type d’action, s’est vu confier en 1997 par la Fédération parisienne du bâtiment, la réalisation d’un rapport sur la transformation de bureaux et locaux d’activité en logements.
En ce temps là, nous en étions encore en France à l’heure du Minitel. Et une nouvelle fois, les professionnels du bâtiment en perte d’activités, se montrèrent dubitatifs sur la faisabilité et l’intérêt de ces transformations.
Or, très rapidement, ce créneau a pris de l’ampleur, notamment grâce à une plateforme lancée en 1999, baptisée par son créateur et animateur « IRIS », Immobilier Réseau Info Service.
L’appétence pour des travaux de transformation d’un important patrimoine de bureaux vétustes et friches industrielles abandonnées, n’a pas tardé à se traduire par des opérations de toutes tailles aux résultats spectaculaires, en dépit des multiples contraintes techniques mais aussi juridiques, financières et fiscales.
À Paris , en région parisienne, comme dans nombreuses villes de province, des immeubles de bureaux ont ainsi trouvé une nouvelle vie tout en permettant à des Français d’habiter des logements souvent bien situés, répondant aux normes.
Il est important de souligner qu’à l‘aube des années 2000, avec l’arrivée d’internet, le rapport mettait également en évidence la nécessité de concevoir un nouveau concept de bureaux-logements.
Conscient que les trajets domicile travail constituaient un frein, mais aussi que les nouvelles technologies de l’information et de la communication étaient en mesure de modifier les conditions de vie et de travail de salariés et professions libérales, l’univers bureau-logement avait toutes raisons de prendre place et de se développer.
Le caractère pertinent de cette nouvelle approche s’est d’ailleurs trouvé renforcé en 2020 avec la pandémie de COVID et le confinement.
Toutefois, on a loupé le coche ! Car si cette situation inédite a été souvent mal vécue, c’est uniquement parce que les promoteurs et autres autres acteurs du secteur de la construction n’ont pas compris tout l’intérêt que pouvait présenter la création de bureaux logements. Or il suffisait aux architectes et ingénieurs de concevoir différemment l’aménagement et la distribution de surfaces habitables dans le neuf mais aussi dans l’ancien.
Alors, direz-vous quel rapport y a t’il entre ces deux temps forts et la situation actuelle qui nous vaut d’être confrontés à la nécessité de repenser un autre mode de fonctionnement de la société, pour cause de changement climatique et d’indispensable transition énergétique.
La réponse se trouve en partie dans une étude de 2006, dont il est possible de prendre connaissance à travers une note de synthèse en cliquant sur ce lien Projet-HER1.pdf
Mais là encore, force est de constater le manque de clairvoyance des élus auquel le projet a été soumis, et plus particuièrement le maire de Honfleur, son auteur n’ayant pas manqué de revenir à la charge à plusieurs reprises durant les années 2010.
Le décalage total face aux défis à relever saute aux yeux !
Car le projet de création d’une plateforme dédiée à la mise en valeur des énergies renouvelables ( solaire, éolien, biomasse, eau , marées etc ) était assortie d’un espace de formation destiné entre autres aux jeunes. il prévoyait également la création d’un local d’exposition de solutions visant à informer le public sur les possibilités offertes et à même de livrer des conseils sur le plan technique, financier, fiscal. Or ce projet n’a pas été retenu.
Finalement, en lieu et place, c’est un restaurant et des salles d’exposition consacrées aux vieux navires, sans parler de l’espace destiné à la construction d’une réplique de vieux galion qui est actuellement en cours de travaux.
Le manque de vision d’avenir est criant !
Car le site envisagé, placé face à la vieille cité maritime de Honfleur offrait la possibilité d’apporter la démonstration d’une parfaite harmonie et cohérence entre patrimoine classé et solutions d’avenir.
De plus, le projet retenu ne créera que très peu d’emplois.
Cette vision « muséiste » qui ne pourra attirer au mieux que des touristes de passage, interpelle à plus d’un titre.
On appelle ça faire fausse route !
Ce retour sur le passé ne générera aucune dynamique entrepreuneuriale.
Les jeunes qui cherchent à se former aux métiers d’avenir ne trouveront que marteau, clous et pinces…, autrement dit tout sauf des ouvertures sur des métiers d’avenir amenés à répondre à de réels besoins.
Il faut parfois dénoncer des maladresses, des gâchis, pour prendre conscience du temps perdu !
Et surtout, savoir reconnaître que certaines idées méritent parfois une attention particulière lorsqu’elles tiennent compte d’une inévitable évolution de la société qui aspire à prospérer en se tournant vers l’innovation, sans pour autant négliger toutes les richesses d’un passé qui méritent d’être sauvegardées.
Ce qui donné lieu à réflexion puis à actions voire inaction, se doit d’être mis en évidence dans cette chronique inscrite dans la Toile.
Ce rappel à l’ordre invite les élus de tout niveau à réellement examiner des solutions d’avenir et non à se figer dans un passé révolu.
À bien y regarder, force est de constater qu’on a beaucoup à apprendre et retenir d’expériences passées qui se sont soldées par des réussites, économiques, sociales, environnementales.
Ce qui est décrit dans cette chronique concerne autant les femmes que les hommes, les filles que les garçons.
Toutes les actions évoquées dans cette chronique ont eu pour auteur et animateur Patrick Gorgeon, aujourd’hui rédacteur en chef de Women eLife, un magazine féminin indépendant ouvert sur le monde qui regarde les réalités en face et donne de la voix.
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