Le monstrueux assassinat de Dominique Bernard, 57 ans, professeur agrégé de lettres modernes au collège-lycée Gambetta d’Arras, père de trois grandes filles et marié à une enseignante, est révoltant à plus d’un titre.

Apprécié de toutes et tous, cet homme exemplaire qui a fait toute sa carrière dans les Hauts-de-France, avait fondé l’Université populaire du Nord-Pas-de-Calais et intervenait dans le cadre de l’Union nationale du sport scolaire.

Son acte héroïque face à l’assaillant qui a fait d’autres victimes parmi le personnel enseignant, a sans nul doute sauvé de nombreuses vies.

Le criminel, Mohammed Mogouchkov, un ancien élève du lycée, âgé de 20 ans était fiché S et faisait l’objet d’un suivi récent de la part de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Bien qu’il soit nécessaire d’attendre ce que dira l’enquête sur ce qui a pu conduire ce sinistre individu à commettre l’irréparable, force est de constater que ce dernier qui a tué Dominique Bernard à l’arme blanche et en a blessé d’autres en criant «Allah Akbar», était radicalisé et dangereux.

Cet événement conduit à revenir sur un livre intitulé : « Enfants-Soldats: du virtuel au réel », paru fin 2021, aux Éditions Maïa.

Ce roman s’articulait sur des faits d’actualité liés à l’endoctrinement par Daech et autres mouvements terroristes d’enfants et jeunes abandonnés, en perte de repères, confrontés aux atrocités commises lors de la guerre en Syrie.

L’histoire qui mettait en scène différents profils de jeunes plongés au cœur d’atrocités d’un terrorisme dévastateur sur fond d’islamisme radical, avait également pour acteur et personnage principal un universitaire français, parti au Moyen Orient pour retrouver les traces des auteurs d’un attentat meurtrier ayant entraîné la mort de son petit fils lors d’un séjour à Londres.

Ce premier roman d’un journaliste, rédacteur en chef de Women eLife, un magazine féminin indépendant ouvert sur le monde, révélait les espoirs et craintes d’une jeunesse menacée d’influences et de dérives délétères.

Ce roman donnait à l’auteur l’occasion de souligner les enjeux auxquels les hommes et femmes humanitaires dans l’âme, se doivent de répondre pour déjouer toute propagande et messages idéologiques, religieux radicaux empreints de fanatisme, visant à instaurer le régime de la terreur sous couvert de promesses de paradis à des recrues en perte de repères et de perspectives d’avenir.

Conscient des menaces pesant sur de trop nombreuses innocentes victimes civiles au delà du seul Moyen-Orient, » Enfants Soldats : du virtuel au réel », envoyait un signal fort concernant l’importance à accorder à l’éducation et la formation d’une jeunesse déboussolée, en proie au doute quant à un possible monde meilleur.

L’histoire cherchait également à attirer l’attention de toutes et tous sur le fait que les jeunes soumis aux pires exactions et plongés dans la misère dans des pays en guerre voire dans des pays en paix, risquaient de dériver et de devenir à terme des adultes dont personne ne pouvait être ne mesure de savoir quel chemin ils seraient finalement amenés à suivre.

Prémonitoire, ce roman, présentait entre autres l’intérêt de regarder les réalités en face. Il mettait également en garde sur les dérives possibles d’une jeunesse appelée à rejoindre l’univers adulte, en préconisant quelques solutions de terrain visant à favoriser le fanatisme et éviter le pire.

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