UN AUTRE VISAGE DU LIBAN ÉCLAIRE LA FRANCE AVEC UN ART OUVERT SUR LE MONDE

Déjà en proie à une crise politique, économique, financière et sociale sans précédent, les Libanais craignent à juste titre que la guerre entre Israël et le Hamas, créé un nouveau front avec le déclenchement d’offensives meurtrières entre le Hezbollah libanais et l’armée israélienne.

Cette crainte d’une escalade régionale est malheureusement fondée, les affrontements à la frontière ayant fait dernièrement une dizaine de morts côté libanais, en majorité des combattants mais aussi un journaliste de Reuters et deux civils et au moins deux morts côté israélien.

Aussi, plutôt que revenir aujourd’hui sur les risques d’extension de conflits armés au Proche-Orient, Women eLife a jugé préférable d’ouvrir une parenthèse qui fasse goûter à la paix et à l’entente des peuples par l’évocation du talent d’une femme.

Joumana Jacob est née au Liban en 1975 où elle est restée avec sa famille jusqu’en 1984 avant de s’installer à Bordeaux puis Paris. Elle apporte avec son savoir-faire de cheffe de cuisine, la démonstration que le pays des Cèdres avait de bonnes raisons d’être présenté en d’autres temps comme celui « où coulent le lait et le miel ».

Il n’est sans doute pas inutile de préciser qu’avant de bâtir sa réputation autour de l’originalité de son art dans le milieu de la restauration, cette jeune femme a tout d’abord été institutrice, spécialisée dans les enfants en grande rupture scolaire.

Ensuite, à l’issue d’études de psychologie, elle s’est intéressée aux troubles dyslexiques, tout en restant très encline à cuisiner.
Une passion qui ne lui a pas été transmise par ma mère, une féministe qui considérait que passer trop de temps en cuisine pouvait être pénalisant.

Après le décès de ses parents à Beyrouth, en 2018, Joumana Jacob s’est trouvée comme de nombreux Libanais sans moyens ni perspectives d’avenir. Elle a donc rejoint la France en 2021 où elle a élaboré un projet pour rembourser l’emprunt contracté pour l’achat d’une maison à Bordeaux, estimant avoir la chance de se trouver dans un pays offrant la possibilité de se reconstruire.

Et c’est là que l’idée lui est venue de transformer son hôtel particulier, situé dans le quartier de Nansouty, en restaurant.

La Maison Joumana a alors proposé une cuisine familiale, qui a tout de suite remporté un vif succès, dans une ville où l’on associait souvent les mets libanais à de la street food.
Elle cuisinait pour 24 couverts, réservés en amont par les clients qui établissaient à l’avance leur menu, dans une optique zéro déchet.

Styliste des aliments, elle s’est rapprochée d’artistes et de grandes marques de luxe, afin de démontrer que la cuisine libanaise peut être très belle et raffinée, et facilement s’associer à d’autres cultures.
Son ouverture sur le monde l’a amenée à présenter une cuisine métissée, à l’image de ses échanges.

Grâce à une collaboration avec l’artiste new-yorkaise Maja Dlugolecka, les deux femmes ont imaginé fin septembre mêler la scénographie culinaire et les toiles de l’artiste à l’occasion d’un buffet organisé pour la présentation de son œuvre à Paris.

Le thème étant le changement, Joumana Jacob s’est appuyée sur la générosité que représente la nourriture libanaise, une valeur qu’elle cherche à transmettre dans ses préparations culinaires.

Aujourd’hui entourée d’une équipe de quatre collaborateurs permanents, et d’extras employés régulièrement, uniquement des femmes, Joumana Jacob concocte ses mets dans son laboratoire situé dans le 9e arrondissement.

Dernièrement, avec Ryoko Sekiguchi, autrice de 961 heures à Beyrouth (Éd. P.O.L), les deux femmes ont conçu un repas mixant les cuisines japonaise et libanaise.

Forte de sa réputation de sculptrice des pains, en travaillant sur les larmes en pain représentant les larmes du Liban, et inspirée par la souffrance de la forêt, Joumana Jacob a créé en plein air un grand mobile de pains très fins, en forme de larmes, accroché à un arbre, qui bouge avec le vent : un vent de paix et d’entente qui doit impérativement souffler fort !

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