Aujourd’hui vous allez écoper du fulgurant démarrage d’un temps fort, annonciateur d’une pluie de résolutions dont il vous appartiendra de juger la qualité et portée !

L’ouverture de la COP 28 qui va rassembler jusqu’au 12 décembre, à Dubaï, une foule de sommités et chefs d’État pour évaluer les efforts mondiaux devant permettre de limiter le réchauffement climatique sous les 1,5°C, va t’elle donner lieu à un bouillonnement spectaculaire d’idées, projets et surtout d’actions de bon sens ?

Car, au regard des catastrophes ( sécheresses, inondations, cataclysmes, augmentation des températures, élévation du niveau des mers, atteintes à la biodiversité…), dont le rythme et l’intensité s’accélèrent un peu partout sur Terre, force est de constater qu’en matière de réchauffement climatique, la situation ne s’arrange guère depuis la tenue de la première conférence internationale de l’Organisation des Nations unies sur les changements climatiques.

Et c’est là que le constat dressé par Christiana Figueres, une diplomate du Costa Rica, qui fût secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques(CCNUCC) entre 2010 et 2016, rend son analyse de la situation particulièrement pertinente.
Cette femme qui a joué, en tant que responsable climat de l’ONU, un rôle clé dans l’accord de Paris en décembre 2015 (Cop21), ne fait pas preuve d’un optimisme délirant concernant ce qui nous menace.

Autrice de nombreux ouvrages, elle avait à l’époque exhorté les dirigeants économiques et politiques à ne pas se contenter des avancées obtenues lors du sommet et les avait mis en garde sur le fait que les engagements pris ne ne pouvaient suffire pour maitriser le réchauffement climatique.
Et c’est à juste titre qu’elle avait notamment déclaré impératif de revenir à un objectif d’équilibre mondial, estimant que sur ce point là, il y a eu échec.

Il est vrai que certaines décisions récentes ont de quoi surprendre au vu des enjeux.

À l’instar de celle prise par le gouvernement américain de Joe Biden qui a annoncé le 29 septembre la délivrance prochaine de permis d’exploitation de pétrole et de gaz dans le golfe du Mexique, malgré l’urgence climatique.
Ou encore, le feu vert de l’administration démocrate au projet pétrolier Willow en Alaska qui a provoqué la réaction des associations environnementales, la jeunesse américaine menaçant de retirer son vote à Biden.

Au Royaume-Uni, les perspectives ne sont pas meilleures, Rishi Sunak, premier ministre, ayant autorisé, le 27 septembre, l’exploitation du plus grand champ de pétrole non développé du Royaume-Uni, en mer du Nord, au mépris de l’urgence climatique.

Il n’est donc guère surprenant que s’exprimant à la veille de l’ouverture de la Cop28, à Dubaï, Christiana Figueres ait déclaré qu’elle avait perdu confiance dans les compagnies pétrolières.

Ses doutes s’expliquent.
Notamment lorsqu’elle souligne la faiblesse des politiques mises en place par les gouvernements pour réduire la pollution due au réchauffement de la planète et les 7 000 milliards de dollars avec lesquels ils subventionnent directement et indirectement les combustibles fossiles.

« Notre responsabilité ici est de comprendre la menace et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour l’éviter », a t’elle déclaré.

Par ailleurs, lors d’une interview organisée par Covering Climate Now, Christiana Figueres a mis l’accent sur la chute du coût des énergies renouvelables et la croissance des voitures électriques: deux domaines dans lesquels des changements positifs sont observables et probants.

Elle déplore entre autres que les grandes sociétés pétrolières et gazières qui disposent d’énormes moyens financiers, mais aussi des meilleurs chercheurs et ingénieurs, qui se sont présentées comme faisant partie de la solution au changement climatique, utilisent leurs bénéfices exceptionnels pour enrichir davantage leurs actionnaires tout en réduisant leurs dépenses en énergies renouvelables.

Consciente que sans actes tangibles des gouvernements à l’échelle nationale et internationale, mais aussi des entreprises, le risque d’atteindre un point de bascule existe, cette femme intelligente et engagée garde néanmoins espoir.

Un espoir et une indispensable mobilisation qu’elle estime indispensable de faire partager à ses semblables lorsqu’elle leur demande de trouver un juste équilibre entre indignation et optimisme après un « été infernal » et des conditions météorologiques extrêmes.

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