En apprenant mercredi que Sheryl Sandberg, une femme pesant 2 milliards de dollars, quittait le conseil d’administration de Meta, société mère de Facebook, Women eLife s’est interrogé sur les motifs d’une telle décision.
Surtout lorsqu’on sait que cette ancienne directrice commerciale de Google qui fût également cheffe de cabinet du Trésor américain, est devenue l’une des personnalités les plus influentes du secteur technologique mondial et l’une des rares femmes à la tête de cette industrie.
Bien que se revendiquant féministe, beaucoup font valoir que ses décisions chez Meta, ont rendu les plateformes de médias sociaux moins sûres pour les femmes, les personnes de couleur et le système électoral américain.
Pourtant, en 2013, elle publiait un livre pour exhorter les femmes à avoir de l’ambition et à se mettre en avant, traduit en français sous le titre d’En avant toutes (éd. JC Lattès).
Mère de deux enfants, Sheryl Sandberg exhortait les femmes à réussir sans culpabiliser !
Surnommée par ses proches « la commandante », cette femme a quoi qu’il en soit réussi à imposer une répartition égalitaire des tâches avec son époux, David Goldberg, alors directeur général d’une société de sondages, avant que ce dernier ne décède.
Sa détermination à lutter contre la peur ressentie par de nombreux femmes effrayées par le poids et le pouvoir du patriarcat l’a conduit à lancer, son propre site qui lui a permis de recevoir des témoignages de femmes de tous âges, de tous milieux, qui ont enfin osé réclamer une augmentation de salaire, après avoir lu son livre.
Et sans présager de son avenir, il faut lui reconnaître un parcours jusqu’ici formidable.
Lorsque Mark Zuckerberg n’a que 23 printemps et fonde Facebook et qu’il embauche Sheryl Sandberg pour sa part âgée de 38 ans, au poste de directrice des opérations de Facebook, en 2008, le réseau social se développe rapidement et tente d’attirer les investissements.
Face à une remarquable montée en puissance, on allait les retrouver tous deux avant que ne sonne la cloche d’ouverture du Nasdaq, au moment de l’introduction en bourse de Facebook en 2012.
Sans rancune, Zuckerberg a salué la démission de sa partenaire d’une grande aventure technologique par ces mots flatteurs : « Votre dévouement et vos conseils ont joué un rôle déterminant dans notre succès et je suis reconnaissant pour votre engagement inébranlable envers moi et Meta au fil des années. »
Que de souvenirs en commun depuis leur première rencontre lors d’une fête de Noël au domicile de Dan Rosensweig, un cadre de la Silicon Valley en 2007.
Pour mener à bien son dessein, Sandberg avait ses « trucs ».
Ils comprenaient le développement d’une stratégie publicitaire pour générer des centaines de milliards de revenus par an pour l’entreprise, ainsi que l’embauche et le licenciement d’employés.
Elle a également traité des questions politiques et éthiques, en s’occupant de l’examen minutieux de la violation de Cambridge Analytica, de l’attaque du Capitole américain en janvier 2021 et des documents divulgués par la lanceuse d’alerte Frances Haugen qui ont révélé certains des impacts les plus toxiques de la plateforme.
Mais la série de scandales au cours de son mandat, a également incité les militants à réclamer sa démission et à remettre en question son héritage en tant que défenseur des droits des femmes.
Si la méthode Sheryl Sandberg a parfois été décriée, ce qu’elle a construit chez Facebook est assez puissant et est resté très puissant. De quoi entrer dans les livres d’histoire des réseaux sociaux et des entreprises leaders dans l’univers des GAFA.
L’exemple même d’une femme milliardaire qui du haut de ses 54 ans, a su vivre et faire partager sa passion tout en assurant son avenir, sans Meta-bloquants !