Hanah Lahe n’a que 24 ans !

Sa perspicacité concernant les questions de fond qui agitent nos sociétés, témoigne d’une intelligence humaine qui demeure la seule valeur sure que son interview recueillie à Tallinn, capitale de l’Estonie, par Shafi Musaddique pour The Guardian, met clairement en exergue.

Pour vous permettre d’en savoir plus sur son parcours, ses idées et ses actions, Women eLife a estimé indispensable de vous faire connaître cette très jeune députée estonienne.

Car, selon votre magazine féminin indépendant ouvert sur le monde, c’est avant tout de la jeunesse et d’une vision éclairée du futur que dépend notre avenir.

Si sa grand-mère comme ses parents n’ont pas manqué de lui raconter ce qui a marqué l’histoire passée, Hanah Lahe n’a certes pas eu à vivre les tragiques crises ni même ces grands évènements heureux qui, à l’instar de la chute du rideau de fer, ont marqué le XXe siècle.

Née en l’an 2000, elle a grandi en surfant sur le Web et en regardant les chaines de télévision américaine.

Cela fait près d’un an que Hanah Lahe, représentante du parti libéral réformé de la Première ministre Kaja Kallas, a été élue députée. Et force est de constater qu’au cours de cette période, elle est devenue l’une des politiciennes les plus franches, les plus énergiques et les plus intéressantes du pays balte.

Elle a remporté sa première grande victoire quelques mois après son élection, à seulement 23 ans, lorsqu’elle a mené la lutte pour légiférer sur l’égalité du mariage. L’Estonie est ainsi devenue le premier pays de l’ex-Union soviétique à légaliser le mariage homosexuel, une loi révolutionnaire entrée en vigueur en janvier 2024.

Ancienne déléguée de la jeunesse à la Cop27 en Égypte et fondatrice d’un groupe de soutien à l’économie circulaire au parlement estonien, se considère toujours comme une militante et refuse de posséder une voiture, préférant utiliser les transports en commun ou marcher.

C’est d’ailleurs ce qui la conduit à déclarer : « En tant que politicien, vous ne pouvez pas vraiment parler de valorisation de l’environnement ou être un défenseur de la politique climatique si, dans votre vie personnelle, vous ne contribuez pas du tout à la résolution de la crise ».

En juin, l’idée lui est venue d’aménager un jardin temporaire devant le parlement estonien pour protester contre le grand nombre d’espaces vides « d’îlot de chaleur en asphalte » réservés aux voitures garées.
Son pop-up est devenu viral et a attiré l’attention du grand public. À tel point que les farouches opposants au climat n’ont pas pu résister à l’envie de s’y rendre.

Hanah Lahe explique que le secteur des affaires estonien, fort de startups et de licornes technologiques, est mieux équipé que les décideurs politiques pour faire avancer les questions climatiques.

En raison de son appartenance à une génération branchée high-tech, cette jeune politicienne a parfaitement compris l’importance de la communication, et n’hésite pas à recourir aux médias sociaux pour gagner du terrain sur les manifestations.

Mais Hanah Lahe se cache pas être particulièrement préoccupée, comme tous les hommes politiques des pays baltes, par la guerre menée par la Russie en Ukraine.

Et de déclarer : « Le cœur de ma génération souffre pour l’Ukraine, non pas parce que nous avons vécu une guerre, mais parce que notre héritage porte l’empreinte négative de l’invasion russe. La façon dont les choses se passent en Ukraine est importante pour tous les Estoniens ».

Selon elle : » La victoire ukrainienne est la seule voie pour sécuriser l’Europe. »

Forte de sa jeunesse et de son envie de participer efficacement à un meilleur fonctionnement de la société estonienne et équilibre du monde, Hanah Lahe refuse les abscons conflits de générations.
Elle soutient avec raison l’impérieuse nécessité qu’il y a de privilégier le moyen de coopérer ensemble avec une simple formule qu’il convient de retenir : « Quel que soit votre âge, vous êtes censé contribuer. »