La parution de la 8e édition du rapport de l’Arcom sur la représentation des femmes à la télévision et à la radio, n’a pas manqué d’interpeller Women eLife, le seul magazine féminin indépendant français ouvert sur le monde qui se trouve animé, depuis sa création en 2017, par un journaliste.
Car, si ce rapport met en perspective l’évolution de ses résultats, depuis 2016, en saluant les grands progrès réalisés par les chaînes françaises sur la représentation des femmes en plateau, certains indicateurs stagnent.

Les constats sur la répartition des personnes expertes en fonction des thématiques sont identiques à 2022.
Les femmes expertes sont toujours minoritaires dans les trois thématiques principales, qui représentent plus de la moitié des sujets traités par les personnes expertes en plateau (« international », « société » et « culture/loisirs ») et, encore une fois, elles sont majoritaires dans les thématiques « justice », « éducation » et « faits divers ».

Toutefois, cette analyse de la représentativité féminine à la télévision et à la radio, n’apparaît pas correspondre à ce qu’il est possible de constater lorsqu’on suit les chaines étrangères.
En réalité, la réduction de la représentation médiatique des femmes évoquée au sujet de l’attaque du Hamas en Israël et de cette guerre qui fait rage à Gaza comme dans nombre de pays en proie à des conflits armés est plus particulièrement française.

Il en est de même concernant ce qui est noté dans la synthèse du rapport de l’Arcom à savoir : « Les femmes ont été moins invitées sur les plateaux des programmes d’information lors du traitement médiatique du conflit israélo-palestinien », note ainsi l’Arcom dans la synthèse de son rapport qui précise qu’il y avait 37 % d’invitées en plateau sur la période précédant le 7 octobre, ce taux chute ensuite à 30 % jusqu’à la fin d’année 2023.

« Ces régressions au moment du conflit peuvent notamment s’expliquer par une moindre présence des femmes sur les sujets régaliens », précise l’Arcom.

De premiers prototypes d’identification des thématiques évoquées ont récemment été conçus par les équipes de recherche de l’INA et déployés sur les programmes d’information ayant fait l’objet d’une déclaration à l’ARCOM.

Les premiers résultats font apparaître une répartition genrée qui laisse entendre que lorsque les femmes prennent la parole, c’est davantage pour parler de santé, d’éducation, de météo ou de publicités.
La parole des hommes est quant à elle davantage présente pour des thématiques telles que les conflits armés, la politique ou le sport.
Et là encore, tel n’est pas ce qu’il est possible de constater lorsqu’on choisi des chaînes de télé comme Al Jazeera, la BBC comme bien d’autres.

Il est tout aussi intéressant d’apprendre qu’entre 2016 et 2023, les déclarations transmises par les éditeurs affichent un taux de présence des femmes en plateau plus élevé sur les chaînes de télévision et les radios publiques que sur les services privés (3 points d’écart en moyenne).

Guillaume Erner, animateur de l’émission Culture matin, a d’ailleurs eu raison de souligner que France culture est aux avants postes concernant la présence de femmes journalistes et animatrices et que la parité est parfaitement respectée s’agissant d’invitées sur toutes les thématiques.

Sans chercher à décortiquer le rapport de l’Arcom, Women eLife estime nécessaire de préciser deux choses essentielles.

Tout d’abord, la télévision et la radio, ne sont plus aujourd’hui les supports d’information privilégiés par une grande partie des Français, notamment par la jeune génération.

De plus, il importe également de prendre en considération la presse écrite papier et la presse web, sans parler des réseaux sociaux, où la présence féminine ne fait pas défaut.

Sachant que l’intervention de représentantes féminines ne peut que constituer un plus pour Women eLife dont la ligne éditoriale s’attache à promouvoir les idées, projets et actions de filles et femmes, dans tous les domaines, à l‘échelle nationale et internationale, ce magazine féminin indépendant ouvert sur le monde a conscience du défis à relever.