En prenant ses fonctions de porte-parole de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) au mois de mars, Farah Dakhlallah, une Libanaise âgée de 40 ans, mesure sans nul doute l’importance de la mission qu’elle se voit confier dans une période de forte tension géopolitique sur fond de guerre menée par la Russie en Ukraine, mais aussi par Israël à Gaza.
Première femme porte-parole arabophone de l’Otan, elle succède à Oana Lungescu, qui fût porte-parole de 2010 à 2023.
Sa nomination à ce poste intervient après que la Finlande ait adhéré à cette organisation en 2023, la Suède étant devenue, le 7 mars 2024, le 32e pays membre de l’Otan, mettant ainsi fin à deux siècles de neutralité et de non-alignement militaire de ce pays.
De plus, cette entrée en fonction s’inscrit au moment où l’Otan envisage la possibilité d’abattre les missiles russes qui s’approcheraient trop des frontières de l’Alliance atlantique, depuis qu’un missile de croisière russe tiré vers des villes de l’ouest de l’Ukraine a pénétré l’espace aérien polonais pendant 39 secondes, dimanche 24 mars.
Déclarée le 7 novembre 2019, en « état de mort cérébrale » par le Président français dans un entretien accordé à The Economist, l’Otan se trouve confrontée à une situation de crise à têtes multiples.
Cette alliance politique et militaire internationale créée en avril 1949, composée de 32 États membres d’Europe et d’Amérique du Nord, a pour but principal « la sauvegarde de la liberté et de la sécurité de tous ses membres par des moyens politiques et militaires »
Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN depuis le 1er octobre 2014, avait déclaré en février de cette année : « J’ai hâte d’accueillir Farah Dakhlallah comme porte-parole de l’OTAN ». Il n’avait par ailleurs pas manqué de préciser que dans un monde plus dangereux, une communication claire et opportune ainsi que l’engagement auprès des médias sont plus importants que jamais.
Mais qui est Farah Dakhlallah et quel a été précédemment son parcours ?
Née au Liban, elle possède également la nationalité britannique.
Elle a étudié à l’Université Saint Joseph de Beyrouth avant de fréquenter la London School of Economics et l’Université de Cambridge au Royaume-Uni, selon un entretien réalisé en 2016 avec l’organisation londonienne Women in Foreign Policy.
Elle a travaillé pour le ministère britannique des Affaires étrangères de 2014 à 2016, en tant que porte-parole pour la langue arabe. À ce titre, Dakhlallah a accordé des interviews aux médias régionaux sur les conflits en Syrie, au Yémen, en Libye et en Ukraine, ainsi que sur la question nucléaire iranienne et d’autres sujets.
Dans les années qui ont suivi, Dakhlallah a occupé des postes de communication pour deux organisations des Nations Unies avant de devenir responsable de la communication de l’Organisation mondiale de la santé en 2017, poste qu’elle a occupé jusqu’en 2021. Plus récemment, elle a occupé le poste de directrice des relations avec les médias pour le Moyen-Orient chez AstraZeneca à partir de 2022. jusqu’en décembre de l’année dernière,
Forte d’une carrière de plus de vingt ans et d’une vaste expérience acquise tant dans le secteur public que privé, Farah Dakhlallah a déclaré : «C’est un honneur et un privilège d’être nommée porte-parole de l’Otan en ces temps critiques».
Sa mission de porte-parole qui ne sera pas des plus simples, lui fournira l’occasion de réveiller aux yeux et oreilles du monde la place et le rôle de l’Otan, à l’heure où les chemins de la paix se heurtent à un climat d’extrême tension, dont personne ne peut ignorer les risques récurrents.