AVEC SON FILM « BACK TO BLACK » SAM TAYLOR-JOHNSON MARCHE DANS LES PAS DE AMY WINEHOUSE

Pour peu que vous prévoyez de séjourner à Londres ces jours prochains, et que le nom de la chanteuse Amy Winehouse vous parle, c’est au cinéma qu’il vous faudra vous rendre.

Car, « Back to black », le dernier film de Sam Taylor-Johnson, une réalisatrice britannique, sort dans les salles britanniques le 12 avril.

Tourné pendant deux ans, son film sur Amy Winehouse a de quoi réveiller la chanson éponyme de cette immense artiste, décédée à l’âge de 27 ans d’une intoxication alcoolique en 2011, qui reste gravée dans nos mémoires.

Le quatrième film de la réalisatrice témoigne, à l’instar de ceux qui l’ont précédé, de son attirance pour les « sujets intenses et profonds ».

Avec Back to Black, elle a entrepris de s’immerger pleinement dans le psychisme d’Amy : son monde, sa vie, sa trajectoire, sa musique, ses paroles, son environnement.

Alors que le premier film sur cette formidable artiste était un documentaire réalisé par Asif Kapadia, oscarisé en 2015, celui que l’on doit à Taylor-Johnson reflète surtout une « l’histoire d’amour » entre Amy Winehouse, joué par Marisa Abela, et Fielder-Civil, interprété par Jack O’Connell.

Une jolie performance pour cette actrice de 27 ans !
Surtout lorsqu’on sait que lors du casting, Sam Taylor-Johnson a tout d’abord pensé qu’Abela, connue entre autres pour son rôle dans la série télévisée Industry (coproduction de la BBC et de HBO) et pour son rôle dans la série Cobra diffusée sur Sky One, n’habiterait pas « le courage et la ténacité » de Winehouse.

Mais, Abela, douce, gentille, charmante, effacée et calme a dit : « Donnez-moi une minute », pendant que la caméra était installée.

Jusqu’à ce que l’actrice lève les yeux vers l’objectif et laisse la réalisatrice s’écrier : « Oh mon Dieu, c’est elle ! ».

Au-delà du film  » Back is black », une chose importante retient l’attention.

En dépit de la différence d’âge entre Amy Winehouse et Sam Taylor-Johnson, force est de constater que leurs vies ont de nombreux points communs.

Aujourd’hui âgée de 57 ans, Sam Taylor-Johnson a-t-elle compris ce qui se cachait derrière l’autodestruction de Winehouse ?

Surtout lorsqu’elle déclare : marcher au pas d’Amy Winehouse « m’a aspiré jusqu’à un endroit dont je ne comprenais pas comment sortir »

Tout d’abord parce qu’à l’instar de Winehouse, sa vie a toujours été présente partout dans son travail.
De plus, pour des raisons très différentes, les parcours de ces deux femmes artistes, se sont trouvées guidés par le choix de leur partenaire.
Alors que Winehouse était poursuivie par des paparazzi dans les ruelles pavées de Camden à cause de son mari, mauvais garçon et toxicomane, Blake Fielder-Civil, Taylor-Johnson a été en proie aux critiques en raison de son mariage avec l’acteur Aaron Taylor-Johnson, de 23 ans son cadet.

Par ailleurs, si l’état dépressif de Amy Winehouse ne fait pas mystère, un autre facteur explique l’extrême sensibilité et angoisse de Taylor-Johnson lorsqu’elle parle de son amour pour un homme plus jeune qu’elle, mais aussi de ses cancers.
La peur du cancer va et vient, dit-elle. La plupart du temps, c’est « au fond du rétroviseur ». Mais quand je dois passer un contrôle annuel, cela passe vite au premier plan.»

En 1997, Taylor-Johnson a remporté le prix de l’artiste le plus prometteur à la Biennale de Venise.
Tout allait apparemment pour le mieux puisque la même année, sa fille Angelica est née et elle et Jopling se sont mariés. Mais en décembre de cette année-là, on lui a diagnostiqué son premier cancer qui a donné lieu à l’ablation d’une partie de son côlon la veille de Noël. En 1998, alors qu’elle est nominée pour le prix Turner, elle suit un traitement.

Toujours très angoissée, elle consulte régulièrement les médecins. « J’avais l’impression de n’avoir aucune énergie. Je me sentais comme de la merde. Je ressentais toutes ces douleurs et je ne mangeais pas très bien. Peut-être que le sang qui coule aurait dû être un signal d’alarme. Mais c’était comme si, » déclare t’elle dans une interview accordée à Charlotte Edwardes paru dans The Guardian.

Deux ans plus tard, en 2000, atteinte d’un cancer du sein, elle allait devoir subir une mastectomie et six mois de chimio.

Toute la douleur et la peur de la mort que Taylor-Johnson a été amenée à ressentir sont perceptibles dans son art : Still Life (2001) le film accéléré d’un bol de fruits en décomposition ; A Little Death (2002), un lièvre, les pattes disposées vers le haut, le ventre en décomposition en premier. Plus tard, elle réalise Suspended (2003), une série de photographies dans lesquelles, vêtue d’un gilet et d’une culotte, elle semble flotter. Elle avait engagé un expert en bondage pour l’attacher dans différentes formes et positions, puis avait retiré numériquement les cordes pour créer un sentiment non pas de contrainte tortueuse mais de liberté, de lâcher prise. Cependant, elle a déclaré par la suite : « Je ne pense pas qu’on puisse vraiment lâcher le cancer une fois qu’on l’a traversé. »

« Back to black » qui retrace la courte existence chaotique et fin tragique de la talentueuse Amy Winehouse, est un film émouvant que Taylor-Johnson a réalisé à l’instar de ses autres films avec ses tripes et son courage. De quoi justifier une prochaine sortie dans les salles françaises.

Et comme Women eLife ne veut pas que vous restiez sur votre faim, voici la bande-annonce de Back to Black
https://youtu.be/rYzIOBwyhIU

Laisser un commentaire