À l’issue de la victoire écrasante du parti travailliste lors des élection législatives qui se sont déroulées vendredi au Royaume-Uni, Sir Keir Starmer, le nouveau Premier ministre, n’a pas tardé à former son gouvernement.
En dehors des différentes personnalités, hommes et femmes, qui se voient confier des postes clés au sein du gouvernement britannique, la nomination de Rachel Reeves retient l’attention pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, parce qu’elle est la première femme à occuper le deuxième rôle le plus important au sein du gouvernement en 708 ans d’existence de ce poste.
Cette politicienne de 45 ans, est en effet devenue vendredi la première femme ministre des Finances de l’histoire du Royaume-Uni.
Il est vrai qu’en tant qu’ancienne économiste de la Banque d’Angleterre, elle a joué un rôle majeur dans la campagne et a contribué à redonner au parti travailliste sa crédibilité économique après l’effondrement des années Jeremy Corbyn.
Face à une économie qui a souffert ces dernières années et des finances publiques en grande souffrance, elle reconnaît qu’il n’y a pas de solution miracle et que des choix difficiles s’annoncent.
Rachel Reeves a d’ailleurs répété ces derniers mois comme un mantra : « le changement ne viendra qu’avec une discipline de fer ».
Née dans une famille d’enseignants à Londres qu’elle décrit comme appartenant à la classe moyenne où « il n’y avait pas d’argent à gaspiller », elle a rejoint le parti travailliste à 17 ans, puis a fréquenté les bancs de l’université d’Oxford et de Cambridge.
Passée au cours de sa carrière par la Halifax-Bank of Scotland au moment où celle-ci a été sauvée de la faillite par sa rivale Lloyds pendant la crise financière, elle siège depuis 2010 à Westminster aux côtés de sa soeur cadette, Ellie Reeves, elle aussi réélue députée du Labour.
Incarnation de l’élite britannique, reconnue avant tout « compétente » et « intelligente » par les Britanniques, Rachel Reeves est aussi une amatrice de karaoké et d’échecs, qui a remporté un prix féminin des moins de 14 ans et a un jour joué – et perdu – contre la légende russe Garry Kasparov.
Mais désormais, les jeux sont faits. Elle est une tour sur l’échiquier.
