LUCIE CASTETS : TROP BIEN POUR EUX ET LUI ?

Tout d’abord, force est de reconnaître que présenter une potentielle première ministre une heure avant une intervention d’un chef de l’État dans l’embarras après avoir voulu clarifier la situation politique du pays, est un peu jouer avec le feu.

Mais le Nouveau Front populaire (NFP) mérite t’il d’être parvenu, au bout de longues palabres et autres renoncements, à finalement désigner Lucie Castets candidate pour Matignon, autrement dit à la tête d’un gouvernement dont la composition reste un véritable casse-tête ?

Quant au président de la République qui intervenait hier soir pour la première fois, en chair et en os, à la radio et à la télévision, depuis sa compromettante décision de dissoudre l’Assemblée nationale, devait-il se montrer aussi irrespectueux en se refusant de prononcer le nom de cette promise ?

Certes, la recherche d’une coalition d’un front républicain visant à donner un nouvel élan à la politique française se conçoit en cette période particulièrement incertaine.

Mais tout de même !
Il est vrai qu’à bien y regarder, Lucie Castets, directrice des affaires financières à la Ville de Paris depuis octobre 2023, a fait l’objet de critiques, émanant notamment du camp présidentiel et de responsables des Républicains et du RN, à propos de la situation budgétaire et du fort endettement de la capitale.

Néanmoins, cette jeune femme de 37 ans, entre dans un profil d’une jeunesse sortie de l’ENA, ayant ensuite fait ses armes durant son parcours dans des domaines qui malgré tout suscitent attention.

En 2014, elle travaille à la direction générale du Trésor. Entre 2018 et 2020, elle dirige une section de Tracfin, le service de renseignement chargé de la lutte contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Interrogé au sujet de sa désignation par le NFP en qualité de candidate à la tête d’un gouvernement dont la composition s’annonce plus que complexe, Emmanuel Macron a balayé d’un revers la question en déclarant : «le sujet n’est pas un nom donné par une formation politique».

Et lorsqu’on apprend que, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié jeudi, 58% des Français estiment qu’Emmanuel Macron ne doit pas nommer Lucie Castets à Matignon, on se dit que les Français, par nature suspicieux, du moins ceux qui ont été interrogés, lisent dans le marc de café au vu des informations dont ils disposent véritablement pour se faire une opinion.

Quoi qu’il en soit, accroché au bon déroulement des JO 2024 dont le coup d’envoi sera donné dans deux jours, le président de la République veut, tiens donc, laisser du temps au temps. D’où le rendez-vous fixé mi-août pour connaître son choix. Cela dit, compte tenu du match et de l’ambiance, des prolongations ne sont pas impossibles.

D’ici là, il vous plaira de sauter les barbelés et autres barrières ou chicanes dans la capitale. Vous n’oublierez pas lors de vos déplacements vos papiers et votre QR code.

Sportifs s’annoncent ces 46e Jeux olympiques qui vont se dérouler sur les yeux du monde entier. Et tout aussi sportif sera le sprint en terrain politique !

De quoi tenir en haleine dans les temps qui viennent un large public français et étranger amené à suivre une course folle qui demeure, dans tous les cas de figure, accrochée à des trophées de vainqueurs.

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