POUR QUE LE FÉMINISME NE TOURNE PAS AU RIDICULE

Women eLife, magazine féminin indépendant ouvert sur le monde, animé par un homme, dont la ligne éditoriale s’attache à mettre en valeur les idées, projets et actions de filles et femmes, dans tous les domaines, à l’échelle nationale comme internationale, a estimé utile de réagir au regard de ce qui suit.

En cause, les rassemblements « folkloriques » qui doivent avoir lieu samedi, devant les palais de justice d’une vingtaine de villes, d’Avignon à Toulouse, de Nice à Narbonne, en passant par Paris, Lyon, Marseille, Rennes, ou Clermont-Ferrand, pour réclamer une « loi-cadre intégrale contre les violences sexuelles ».

Outre les discriminations sexistes dans l’univers professionnel, les monstrueuses et condamnables affaires d’agressions, viols et féminicides, qui font les gros titres des journaux, alimentent une ambiance délétère au sein d’une société dont la richesse tient pourtant, humainement parlant, à la diversité de celles et ceux qui la composent.

Toutefois, la mise en avant régulière des actes répréhensibles commis, finit à juste titre par jeter le trouble dans les esprits d’hommes et femmes, qui ont conscience de n’être que des spectateurs passifs de situations dramatiques.

Sans nier la réalité des délits dont des filles et femmes se trouvent être victimes, et doivent être clairement dénoncés, la dénonciation des exactions avérées ont pris une ampleur considérable à l’échelle nationale comme internationale, entre autres via les mouvements Metoo ou Osez le féminisme, mais aussi surtout les réseaux sociaux.

Cependant, lorsqu’on lit les commentaires liés notamment à l’article publié aujourd’hui dans le Figaro sous le titre : « Les féministes demandent une «loi intégrale» contre les violences sexuelles » , on mesure à quel point les manifestations organisées par nombre de groupes de défense des droits des femmes finissent par être assimilées à des manœuvres au caractère jusqu’au-boutiste voire politique, au risque de perdre aux yeux du public leur pleine justification et leur impact.

La demande d’une loi intégrale contre les violences sexuelles, qui fait l’objet de la présentation de 130 mesures dans les domaines de la prévention, de l’Éducation, la police, la justice, la santé sont en soi recevables, sous réserve que soit évité tout extrémisme en la matière.

Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, émet à l’instar d’une cinquantaine d’associations et fédérations féministes, dont le Planning familial, de nombreuses revendications pour que les pouvoirs publics apportent une réponse globale et cohérente au problème «massif» des violences sexuelles.

Bien au-delà de rassemblements féministes folkloriques, c’est sans doute ce qui mérite d’être retenu avant tout par celles et ceux qui disposent de réels pouvoirs pour qu’un vrai changement s’opère en termes de comportement, de prévention et de sanctions.

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