EN CHINE LA CHUTE DE LA NATALITÉ PREND UNE DIMENSION DE GRANDE MURAILLE À FRANCHIR

La France n’est pas le seul pays à s’inquiéter de la baisse de la natalité et de l’augmentation notable du nombre de personnes âgées parmi sa population.

Depuis un demi-siècle, les taux de fécondité globaux de l’Europe sont continuellement inférieurs au taux de remplacement. Les 27 pays de l’Union européenne actuelle ont aujourd’hui un taux de fécondité inférieur d’environ 30 % au taux de remplacement. Ensemble, ils ont enregistré un peu moins de 3,7 millions de naissances en 2023, contre 6,8 millions en 1964.

Selon l’économiste politique américain Nicholas Eberstadt: « D’ici 2022, toutes les grandes populations des pays – en Chine, au Japon, en Corée du Sud et à Taiwan – étaient en déclin. En 2023, les taux de fécondité étaient de 40 % inférieurs au taux de remplacement au Japon, de plus de 50 % en Chine, de près de 60 % à Taiwan et de 65 % en Corée du Sud. »

Pourtant, Sont-y pas mignons ces petits chinois ?
Mais face au dépeuplement qui est à quelques exceptions près un problème mondial, la Chine forte de 1,42 milliard d’habitants, doit faire face à une chute préoccupante de la natalité.

D’où un véritable revirement de la politique familiale.
Si les couples qui avaient plus d’enfants que le nombre autorisé étaient auparavant tenus par le service local de contrôle des naissances de payer des « frais d’entretien social », pour que l’enfant soit légalement enregistré dans le foyer, tel n’est plus le cas.
Les fonctionnaires du gouvernement chinois, appellent désormais les femmes de leur quartier pour les inciter à tomber enceintes dans le contexte de la crise démographique chinoise.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes !

En 2022, le taux de fécondité de la Chine est tombé à 1,09 en 2022, selon le Centre de recherche sur la population et le développement de Chine, tandis que le taux de fécondité total à Shanghai, l’une des villes les plus riches de Chine, est tombé à 0,6 en 2023, selon la municipalité.

Si le taux de fécondité de la Chine continue sur cette trajectoire, pour chaque enfant né à l’avenir, six personnes mourront – une tendance qui menace d’intensifier la crise démographique du pays.

Pour tenter de remédier à cette situation préoccupante, la Chine a introduit de nouvelles politiques lors du troisième plénum du 20e Comité central du Parti communiste pour faire face au vieillissement de la population et à la baisse du taux de natalité du pays.
Ces dernières comprennent la réduction du coût de la maternité, de la parentalité et de l’éducation, l’octroi aux couples avec enfants de subventions à la naissance, d’allégements fiscaux, de services de garde d’enfants abordables et éventuellement d’un congé parental plus long.

Il est vrai qu’une autre donnée sonne l’alarme.
En 2023, le nombre de jardins d’enfants a diminué de 14 808 pour atteindre 274 400, soit la deuxième baisse annuelle consécutive, selon un rapport annuel du ministère de l’Éducation.
Dans le même temps, le nombre d’enfants inscrits dans les jardins d’enfants a diminué pour une troisième année consécutive, chutant de 11,55 %, soit 5,35 millions, l’année dernière pour atteindre 40,9 millions, selon le rapport. De plus en plus de jardins d’enfants ont été transformés en centres de soins pour personnes âgées.
Quant au nombre d’écoles primaires, il a également diminué de 5 645 pour atteindre 143 500 en 2023, soit une baisse de 3,8 %.
Avec 9 millions de naissances recensées en Chine en 2023, il s’agit du chiffre le plus bas depuis le début des relevés en 1949. Et cette baisse reflète un changement démographique plus large en Chine.

Or, cette chute de la natalité constitue également une menace sérieuse pour la croissance économique future, qui enregistre déjà un net ralentissement.

Dans tous les pays confrontés au problème démographique, les causes produisent les mêmes effets.

En Chine, les familles sont de plus en plus réticentes à donner naissance, dissuadées par les coûts élevés du logement et de l’éducation des enfants, la concurrence acharnée pour les bonnes écoles, les universités et les emplois, ainsi que l’incertitude économique et politique.

Les politiques natalistes chinoises n’apportent pas encore de solutions à la crise démographique, qui a des répercussions économiques de grande ampleur.

La Chine subit également le contre-coup de décennies de politique de l’enfant unique, qui a faussé les ratios entre les sexes et conduit à un excédent de 34,9 millions d’hommes par rapport aux femmes, selon le septième recensement national de la population chinoise en 2020.
Un rapport met d’ailleurs l’accent sur les difficultés croissantes rencontrées par les jeunes hommes ruraux pour trouver une épouse au cours de la dernière décennie et souligne une reconnaissance décroissante du mariage traditionnel.

En dépit des appels de fonctionnaires du gouvernement chinois incitant les femmes à avoir des enfants; d’une vaste campagne organisée par le biais de réseaux administratifs de district pour encourager des dizaines de milliers de femmes chinoises en âge de procréer; de travailleurs du gouvernement local mobilisés pour contacter les femmes de leur quartier afin de les inciter à tomber enceintes, le déclic n’a pas lieu.
Force est de constater que la campagne nationale populaire visant à créer un rebond démographique se heurte toujours à un scepticisme et des inquiétudes persistants.

C’est ainsi que l’Inde finira à court terme par dépasser la Chine sur le plan démographique et peut-être même économique.

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