Alors que la Chine déclare saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC) après la décision jugée «protectionniste» de l’Union européenne (UE) d’imposer des surtaxes douanières sur les voitures électriques importées du pays asiatique, Ngozi Okonjo-Iweala, trouve sur sa route un différend commercial et politique qui mérite attention.
Directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis le 1er mars 2021, cette femme qui possède la double nationalité nigériane et américaine, ne manque pas de dossiers brûlants auxquels il lui faut s’atteler.
Avant d’occuper ce poste, cette femme a occupé de nombreuses fonctions qu’il n’est pas inutile de rappeler.
Ngozi Okonjo-Iweala a notamment été la première femme nommée ministre des Finances du Nigéria de 2003 à 2006 et de 2011 à 2015. Elle a également été ministre des Affaires étrangères du Nigéria avant d’être nommée directrice générale de la Banque mondiale. De plus, sa présence au sein de plusieurs organisations et fondations apportent la claire démonstration de ses engagements.
Parmi les dossiers sur lesquels elle est intervenue à l’époque, la lutte contre la corruption et le succès qu’elle a remporté en parvenant à réduire et renégocier la dette publique de son pays témoignent de ses engagements.
Aujourd’hui, à moins d’un semaine de l’élection présidentielle aux États-Unis, il n’est pas inintéressant de rappeler qu’en 2020, Donald Trump, défavorable à sa candidature, avait bloqué sa nomination et qu’elle n’avait pu être nommée qu’après l’élection de Joe Biden.
En qualité de Directrice générale de l’OMC, cette femme âgée de 70 ans, compte bien solliciter le renouvellement de son mandat actuel qui doit prendre fin le 31 août 2025.
Toujours est-il que depuis sa nomination, elle concentre ses efforts sur plusieurs dossiers qu’elle juge prioritaires pour revitaliser le commerce mondial et rendre l’OMC plus efficace et inclusive:
Elle milite ainsi pour une réforme structurelle de l’OMC forte de plus de 160 pays membres, qui représentent 98% du commerce mondial.
L’objectif consiste à ce que cette organisation s’adapte aux nouvelles réalités économiques. Une orientation qui comprend la modernisation des règles commerciales et la revitalisation du système de règlement des différends, essentiel pour maintenir la crédibilité de l’OMC.
En matière de santé, Madame Okonjo-Iweala a fortement plaidé pour que les membres de l’OMC adoptent des mesures facilitant l’accès aux vaccins et équipements médicaux, en réponse à la pandémie de COVID-19. Elle a défendu l’assouplissement temporaire des droits de propriété intellectuelle pour les vaccins, pour garantir une distribution équitable.
L’intégration du développement durable et la lutte contre le changement climatique dans les politiques commerciales mondiales font également parties de ses priorités.
Pour ce faire, elle encourage des discussions sur des règles qui favorisent les pratiques durables liées aux problématiques climatiques, et nécessitent des pourparlers en vue d’une réduction des subventions néfastes à l’environnement.
Soucieuse d’égalité, elle soutient des initiatives visant à mieux intégrer les petites et moyennes entreprises (PME). Une orientation qui a également pour objectif de favoriser la participation des femmes dans le commerce international, sachant qu’elle considère cette inclusion comme un levier pour la croissance économique et le développement global.
Consciente du rôle majeur que joue déjà et va se confirmer dans les temps à venir le numérique dans la recherche et le développement économique, elle s’emploie à définir des cadres internationaux adaptés au commerce électronique, pour faciliter le flux des biens et services numériques tout en assurant la protection des données et la sécurité des consommateurs.
Ces priorités auxquelles elle attache la plus grande importance, montrent l’engagement de Madame Okonjo-Iweala pour une OMC plus efficiente et équitable, toujours à la recherche de solutions permettant de faire face aux défis mondiaux tout en soutenant la croissance économique.