Décédée le 17 avril à Houston, à l’âge de 92ans, Barbara Bush, était à juste titre une femme très admirée.
Epouse du 41ème président des Etats-Unis et mère du 43ème, Georges W. Bush, Mme Bush était la deuxième femme de l’histoire américaine à voir un de ses fils entrer à la Maison Blanche.
Les Bush avaient célébré leur 73ème anniversaire de mariage en janvier dernier, ce qui en faisait le couple le plus longtemps marié de l’histoire présidentielle des Etats-Unis.
Pilier de l’une des familles les plus puissantes des Etats-Unis depuis 40 ans, cette femme aux cheveux blancs admirable, militait entre autres en faveur de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes.
Au delà de son engagement pour le droit des femmes à l’avortement, contrairement à son mari, elle avait toujours su faire entendre sa voix en défendant les causes de son choix. L’alphabétisation en était une, tout comme les droits civils qui l’avaient conduite à être l’une des premières partisane du mouvement créé à cet effet. En devenant première dame, elle avait insisté pour que son attaché de presse soit noir – une première pour ce poste. Elle était également contre la vente d’armes automatiques.
Avec son franc parler habituel , elle n’avait pas hésité à critiquer le candidat Donald Trump lors de la campagne présidentielle qualifiant ce dernier de misogyne et de hacker
Elle avait déclaré sur CNN « Il a dit des choses terribles au sujet des femmes, des choses terribles au sujet de l’armée », « Je ne comprends pas pourquoi les gens sont pour lui. »
Dévouée à sa famille et indifférente au glamour, Mme Bush a largement minimisé son rôle dans le succès politique de son mari. Elle était pourtant une alliée astucieuse et précieuse, devenant souvent une oratrice recherchée dans au moins quatre campagnes nationales: en 1980, quand M. Bush a été choisi pour être le colistier de Ronald Reagan; en 1984, quand les deux ont concouru pour la réélection; en 1988, quand M. Bush a fait campagne pour devenir président; et en 1992, quand il a cherché à être réélu.
Barbara Bush avait aussi soutenu Jeb, l’un de ses fils gouverneur de la Floride de 1999 à 2007, et candidat malheureux à la nomination présidentielle républicaine en 2016.
Mais en 2000, elle était également entrée dans une autre campagne présidentielle celle de son fils George, alors gouverneur du Texas. Et était apparue lors de collectes de fonds et rencontrant des électeurs dans le New Hampshire et d’autres états en son nom alors que ce dernier se tournait vers la nomination présidentielle républicaine.
Elle était clairement un atout politique. En 1999 , un sondage révélait que 63% des Américains avaient une opinion favorable d’elle et que seulement 3% avaient un avis défavorable.
Mme. Bush a bénéficié d’une excellente image en tant que première dame.
Contrairement à Nancy Reagan, que beaucoup percevaient, à tort ou à raison, comme éloignée, glacée et trop soucieuse de son style, Mme Bush était considérée comme une femme sans prétention, qui pouvait porter de fausses perles, profiter des tacos à emporter, promener le chien dans son peignoir et se moquer d’elle-même.
Elle ne voulait pas gaspiller son temps. Elle avait la répartie facile. Elle savait faire face aux tempêtes et critiques dans les moments les plus difficiles. Elle savait aussi faire preuve d’humour. Pour preuve, peu de temps après avoir emménagé à la Maison Blanche, elle déclarait : « Mon courrier me dit que beaucoup de femmes aux cheveux blancs et ridées sont chatouillées de rose. »
Volontaire à vie pour des causes caritatives, elle s’était engagée dans bien des mouvements associatifs et humanitaires pour défendre ce qui lui tenait à cœur et avait créé sa fondation éponyme.
Cette First Lady imposait un profond respect . Elle prenait le temps de donner le goût de la lecture aux enfants et était auteur de plusieurs livres fort instructifs.
En apprenant son décès, Donald Trump ne pouvait que saluer sans rancune « une militante pour la famille américaine particulièrement dévouée « .
En l’honneur de Barbara Bush, le 45e président des Etats-Unis a ordonné que les drapeaux américains soient mis en berne jusqu’au crépuscule du jour de ses funérailles, sur tous les bâtiments et espaces publics ainsi que sur les postes militaires et les bâtiments de l’US Navy.
Cette femme remarquable laisse derrière elle son mari, cinq enfants, dix-sept petits-enfants et sept arrière-petits-enfants.