Entreprises de pointe dans différents secteurs d’activités , terres agricoles, œuvres d’art, marques de luxe, immobilier, vignobles réputés… rien de ce qui est beau et bon et se trouve notamment frappé du sceau « made in France » n’échappe visiblement aux griffes de la Chine qui se montre toujours plus gourmande et sélective dans ses choix d’acquisition.

C’est ainsi que Lanvin, la plus ancienne maison de haute couture française fondée en 1889, confrontée depuis plusieurs années à de grosses difficultés financières dont Women e-life se faisait l’écho le 9 novembre 2017 dans une chronique intitulée : « La griffe Lanvin et le carnet de mode » a finalement été rachetée par le conglomérat chinois Fosun International.

Il est à ce titre intéressant d’observer que Lanvin était jusque-là détenue à 75% par une femme d’affaires chinoise basée à Taïwan, Shaw Lan Chu-Wang, et un entrepreneur allemand, Ralph Batel, tous deux devant garder une part minoritaire de la maison de haute couture en guise de lot de consolation.

En dehors du coup dur généré par le départ en 2015 de son ancien directeur artistique Alber Elbaz, la maison Lanvin qui affichait encore en 2012 un chiffre d’affaires de 235 millions d’euros voyait ses ventes s’effondrer ( – 23 % en 2016 et – 33% en 2017 ) . A tel point qu’elle s’était trouvée dans l’obligation de fermer de nombreux points de vente prestigieux à travers le monde.

Mais qui est Fosun ?
L’un des plus grands groupes chinois qui a réalisé un chiffre d’affaires de 9,4 milliards d’euros en 2016 et dégagé un résultat net de plus de 1,5 milliard.
Créé en 1992 par quatre jeunes étudiants chinois, ce groupe avait déjà jeté son dévolu sur bien d’autres actifs touchant la santé, l’assurance, le transport maritime, le tourisme, le Club med faisant parti de ses trophées.

Avec des ressources financières et des compétences humaines à l’échelle mondiale, Fosun qui a son Fashion Group a su miser sur l’un de nos emblèmes haut de gamme. C’est d’ailleurs vraisemblablement ce qui explique que la fabrication des collections doive, du moins dans un premier temps, rester domiciliée en Italie et en France en raison d’un savoir-faire incomparable et reconnu.

L’information qui avait filtré via le site Fashion Network concernant ce rachat de Lanvin par Fosun témoigne qu’en dépit de la sérieuse concurrence de riches investisseurs notamment au Qatar qui ont  racheté des marques de luxe, c’est un groupe chinois qui a remporté la mise.
Et c’est pour ce dernier une bonne pioche !

Surtout à l’heure où se confirment bien d’autres acquisitions notamment en France et que se précise le tracé et la mise en œuvre de la nouvelle route de la soie. Un projet très avancé qui ne pourra que dynamiser les échanges commerciaux en faveur de ce pays qu’on se doit de constater pleinement éveillé en ce début de XXIe siècle.

D’où cet esprit de conquête un peu partout dans le monde qui touche en l’occurrence cette fois l’un des plus beaux joyaux qui ont longtemps fait briller la marque France à l’étranger.

Ainsi qu’il était précisé dans la chronique diffusée fin 2017 sur le Webmagazine féminin Women e-life, la maison Lanvin a sans aucun doute été victime d’un angle mort concernant sa vision du développement de l’e-commerce.

Force est en effet de constater que ce dernier prend chaque jour de plus en plus d’ampleur à l’échelle planétaire et qu’il ne se prive pas de se faire vitrine de tout y compris de produits de luxe. Certains parmi lesquels de grandes marques l’ont d’ailleurs parfaitement compris en l’intégrant dans leur stratégie commerciale.